Système de croyance

De Psiram
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Chaque personne appelle siennes une multitude de convictions en ce qui concerne les sujets les plus divers de la vie quotidienne et de la science. Celles-ci peuvent être fortes ou superficielles, de courte durée ou rester inchangées pendant une longue durée. Ensemble, elles constituent le système de croyance auquel une personne adhère. Avec quelle force et combien de temps nous accrochons à une croyance - c'est à dire à un dogme dont on est convaincu de son exactitude - dépend de la force avec laquelle notre confiance en son exactitude peut être justifiée par des arguments bien-fondés.

Cette justification est nécessaire, particulièrement dans le cadre de la science, une conviction ne peut et doit être maintenue que s'il y a des preuves suffisantes de sa justesse.

L'homme s'est trouvé et a évolué, toujours, dans toutes les cultures, à l'intérieur d'une quelconque structure de conception du monde. Nous sommes dirigés par nos convictions ou plutôt nos hypothèses, hypothèses qui diffèrent fortement selon les individus, les groupes, les sociétés et les cultures. Un système de croyance n'est donc pas forcément cohérent, il peut comporter des incohérences, des fractures, des contradictions.


Une définition des croyances

Croyance [1]: (du latin credere, croire, avoir confiance) La croyance est le fait de tenir pour réel l'existence de quelqu'un ou de quelque chose qui n'est pas perceptible par l'expérience ou prévu par la science. La croyance résulte d'interactions entre des individus ou avec des textes dogmatiques. La croyance est une façon de penser qui permet d'affirmer, sans esprit critique, des vérités ou l'existence de choses ou d'êtres sans avoir à en fournir la preuve, et donc sans qu'il soit possible de prouver qu'elles sont fausses. Exemples de croyances : l'âme, les fantômes, la réincarnation, le paradis, Dieu.

Dans l'usage courant, le verbe croire est utilisé soit pour des phénomènes surnaturels, hors du champ de l'expérience, non vérifiables (ex : je crois au Diable), soit pour exprimer une opinion, un avis, un pronostic, une supposition... que l'expérience peut permettre de vérifier (ex : je crois qu'il va neiger ce week-end).

Croyance et science

La particularité d'une croyance est de ne pas être "testée" par l'individu qui y adhère, car elle est d'emblée considérée comme vraie et en adéquation avec la réalité ultime. La science, par contre, est bâtie sur l'expérience, le respect de la méthode scientifique, et constitue une unité grâce à une liaison et à une confrontation permanente de ses éléments. La science remet constamment en jeu son contenu et entretient un réseau cohérent de connaissances. Les théories scientifiques se constituent donc par un mécanisme totalement opposé aux croyances. La science peut s'opposer radicalement à telle ou telle croyance particulière, comme elle l'a fait par exemple en montrant que la terre tournait autour du soleil, alors que la croyance en cours disait l'inverse.

Mais le plus souvent, la science ne fait que reculer le champ d'application des croyances. Elle n'affirme rien de ce qu'elle ne connaît pas, et ne prétend pas tout expliquer. Par exemple la vision scientifique de l'univers est en contradiction avec certaines croyances situant la création du monde il y a seulement quelques milliers d'années (créationisme), mais ne donne aucun point de vue sur ce qui est au-delà du scénario qu'elle propose, ni même sur ce qu'"au-delà" signifie. Elle laisse donc le champ ouvert à une infinité de croyances.

Croyances et religions

Les religions sont bâties sur un ensemble de croyances, et fonctionnent grâce à des dogmes ou à des doctrines auxquels le croyant adhère. Le croyant est alors celui qui a la foi, c'est-à-dire se situe dans un état d'adhésion réfléchie et active aux éléments fondamentaux de sa religion. Les croyances fondamentales varient selon les religions. Selon Tylor, la croyance en une âme immatérielle et subsistant après la mort est à l'origine de toutes les religions, et constitue donc l'élément primordial. De même, Paul Diel présente dans "La Divinité" un enchaînement logique, sous l'angle psychanalytique, reliant l'animisme au monothéisme, avec l'effroi métaphysique comme moteur principal. L'angoisse de la mort serait donc à la base de la croyance en une divinité. La paléoanthropologie situe l'apparition des rites funéraires dans les sociétés préhistoriques dès - 300 000 ans par des marques de rituels autour des morts, puis avec plus de détail avec des sépultures dès - 100 000 ans. Les concepts d'âme et d'au-delà seraient donc nés dans cet intervalle.

Les croyances relatives aux mythes, légendes et divinités sont alors des croyances secondaires sur lesquelles sont bâties les doctrines spécifiques de chaque religion, dont l'observation par les individus conditionne leur sort dans l'au-delà. Selon D'Holbach, seule la peur suscitée par les puissances imaginaires est responsable de l'attitude religieuse. La part de chacune de ces croyances (âme, mythes, êtres divins...) varie selon les religions. Par exemple, le Taoïsme et le Bouddhisme ne nécessitent pas une croyance en un ou plusieurs Dieux, alors que dans les religions monothéistes, la croyance en Dieu est l'élément primordial. Dans tous les cas, cependant, la croyance que la conformation de l'individu à l'ordre des choses révélées par les mythes ou aux révélations divines, conditionne ce qu'il advient de l'âme après la mort, constitue la base du fonctionnement de la religion et de l'application de ses dogmes.

Croyances et superstitions Université de Metz: Croyances et superstitions

La superstition est une attitude faisant intervenir la croyance que certaines pratiques ou faits observés sont en liaison avec un certain déroulement de l'avenir, sans qu'aucune explication de cause à effet ne soit donnée. L'individu superstitieux sortira d'une pièce si le nombre des individus qui s'y trouvent fait partie d'une liste de nombres qui, selon ses croyances, portent malheur.

Cependant, certaines superstitions peuvent découler de réels dangers, et contribuer à les éviter. Ainsi, un aspect maléfique et mystérieux peut être attribué à des montagnes inhospitalières ou à des rivières dangereuses, car des individus n'en sont pas revenus sans qu'on connaisse les circonstances exactes de leur disparition. Ce type de superstition tend à disparaître avec la diminution des espaces inexplorés, mais était encore fréquent en France au XIXe siècle, par exemple vis-à-vis des canyons.

Références