| * https://www.sceptiques.qc.ca/quackwatch/appelectro.php Appareils d’« électrodiagnostic » des charlatans<br>Dr Stephen Barrett. Dernière mise à jour le 10 janvier 2020.<br>Les appareils décrits dans cet article sont utilisés pour diagnostiquer des problèmes de santé inexistants, pratiquer des traitements inappropriés et frauder les compagnies d’assurance. Les praticiens qui en font usage se bercent d’illusions ou sont malhonnêtes, ou les deux. Ces dispositifs devraient être confisqués et leurs utilisateurs poursuivis. N’hésitez pas à les signaler à l’organisme chargé de la sécurité sanitaire de votre pays, ainsi qu’aux assurances et mutuelles pouvant être concernées.<br><br>Des milliers de praticiens utilisent des dispositifs dits d’« électrodiagnostic » pour les aider à choisir le traitement à appliquer. Beaucoup prétendent identifier la cause de la maladie en détectant le « déséquilibre énergétique » à l’origine du problème. Certains déclarent également que ces appareils peuvent montrer qu’une personne est allergique ou sensible à certains aliments, carencée en vitamines, ou a des problèmes dentaires. D’autres affirment qu’ils sont capables de savoir si quelqu’un est indemne de maladie, comme le cancer ou le sida. Une clinique mexicaine a même affirmé que de tels appareils pourraient être utilisés pour guérir le cancer. La procédure est appelée le plus souvent électroacupuncture selon Voll (EAV) ou dépistage électrodermique (electrodermal screening, EDS). Mais l’on peut rencontrer également des termes comme diagnostic de fonctions bioélectriques (BFD), thérapie par biorésonance (BRT), technique de régulation des bioénergies (BER), médecine biocybernétique (BM), dépistage électrodermique informatisé (computerized electordermal screening, CEDS), tests électrodermiques (EDT), évaluation du stress limbique (limbic stress assessment, LSA), analyse de l’énergie des méridiens (MEA), ou ‘point testing’ (test de points d’acupuncture donnés). Les appareils EAV sont commercialisés par plusieurs entreprises, la plupart organisant aussi des séminaires.<br><br>Historique de l’EAV<br><br>Les premiers appareils EAV ont été développés par Reinhold Voll, un médecin d’Allemagne de l’Ouest, qui avait commencé à pratiquer l’acupuncture dans les années 50. En 1958, il a combiné la théorie de l’acupuncture chinoise avec celle de la conductance cutanée pour produire son dispositif EAV. Son premier modèle à transistors était le Dermatron. Quelques années plus tard, un de ses élèves (Helmut Schimmel, un autre médecin allemand) a simplifié le système diagnostique de près de 850 points pour n’en conserver que 60, puis a modifié l’appareil et contribué à la réalisation du premier modèle du Vegatest. Par la suite, apparaissent d’autres versions, dont l’Acugraph, Accupath 1000, Asyra, Avatar, BICOM, Bio-Tron, Bioméridien, BioScan, BioTracker, Computron, CSA 2001, DBE204, Diacom, DiagnoMètre, Eclosion, e-Lybra 8, ELAST, Interactive Query System (IQS), Interro, I-Tronic, Allumage, Système LISTEN, Système Matrix Physique, Appareil d’analyse d’énergie Meridian (MEAD), MORA, MORAS, MSAS, Oberon, Omega Acubase, Omega Vision, Système Orion, Phazx, Pronostic, Prophyle, Punctos III, Quest4, Sensitiv Imago, SpectraVision, Syncrometer, Theratest, Vantage, Vitel 618 et ZYTO.<br><br>Leurs partisans soutiennent que ces appareils mesurent les perturbations dans le « flux d’énergie électromagnétique » de l’organisme le long des « méridiens d’acupuncture » [3]. En réalité, ils ne sont que des galvanomètres pseudo-sophistiqués qui mesurent la résistance électrique de la peau du patient à l’aide d’une sonde. L’appareil émet un infime courant électrique transmis par un fil à un cylindre de laiton recouvert de gaze humide que tient le patient. Un deuxième fil est connecté à une sonde, que l’opérateur applique à des « points d’acupuncture » sur l’autre main ou sur un pied du patient. Ce circuit à basse tension est ainsi clos et l’appareil enregistre la circulation du courant. L’information est alors visualisée sur un compteur ou l’écran d’un ordinateur avec une échelle numérotée de 0 à 100. Selon la théorie de Voll : les valeurs de 45 à 55 sont normales (‘équilibrées’) ; celles au-dessus de 55 indiquent une inflammation de l’organe ‘associé’ au ‘méridien’ évalué ; et les valeurs inférieures à 45 suggèrent « un engorgement et une dégénérescence de l’organe. » Toutefois, si l’humidité de la peau reste constante – ce qui est habituellement le cas – la seule chose qui influence la mesure est la force utilisée pour appliquer la sonde sur la peau du patient. [...] | | * https://www.sceptiques.qc.ca/quackwatch/appelectro.php Appareils d’« électrodiagnostic » des charlatans<br>Dr Stephen Barrett. Dernière mise à jour le 10 janvier 2020.<br>Les appareils décrits dans cet article sont utilisés pour diagnostiquer des problèmes de santé inexistants, pratiquer des traitements inappropriés et frauder les compagnies d’assurance. Les praticiens qui en font usage se bercent d’illusions ou sont malhonnêtes, ou les deux. Ces dispositifs devraient être confisqués et leurs utilisateurs poursuivis. N’hésitez pas à les signaler à l’organisme chargé de la sécurité sanitaire de votre pays, ainsi qu’aux assurances et mutuelles pouvant être concernées.<br><br>Des milliers de praticiens utilisent des dispositifs dits d’« électrodiagnostic » pour les aider à choisir le traitement à appliquer. Beaucoup prétendent identifier la cause de la maladie en détectant le « déséquilibre énergétique » à l’origine du problème. Certains déclarent également que ces appareils peuvent montrer qu’une personne est allergique ou sensible à certains aliments, carencée en vitamines, ou a des problèmes dentaires. D’autres affirment qu’ils sont capables de savoir si quelqu’un est indemne de maladie, comme le cancer ou le sida. Une clinique mexicaine a même affirmé que de tels appareils pourraient être utilisés pour guérir le cancer. La procédure est appelée le plus souvent électroacupuncture selon Voll (EAV) ou dépistage électrodermique (electrodermal screening, EDS). Mais l’on peut rencontrer également des termes comme diagnostic de fonctions bioélectriques (BFD), thérapie par biorésonance (BRT), technique de régulation des bioénergies (BER), médecine biocybernétique (BM), dépistage électrodermique informatisé (computerized electordermal screening, CEDS), tests électrodermiques (EDT), évaluation du stress limbique (limbic stress assessment, LSA), analyse de l’énergie des méridiens (MEA), ou ‘point testing’ (test de points d’acupuncture donnés). Les appareils EAV sont commercialisés par plusieurs entreprises, la plupart organisant aussi des séminaires.<br><br>Historique de l’EAV<br><br>Les premiers appareils EAV ont été développés par Reinhold Voll, un médecin d’Allemagne de l’Ouest, qui avait commencé à pratiquer l’acupuncture dans les années 50. En 1958, il a combiné la théorie de l’acupuncture chinoise avec celle de la conductance cutanée pour produire son dispositif EAV. Son premier modèle à transistors était le Dermatron. Quelques années plus tard, un de ses élèves (Helmut Schimmel, un autre médecin allemand) a simplifié le système diagnostique de près de 850 points pour n’en conserver que 60, puis a modifié l’appareil et contribué à la réalisation du premier modèle du Vegatest. Par la suite, apparaissent d’autres versions, dont l’Acugraph, Accupath 1000, Asyra, Avatar, BICOM, Bio-Tron, Bioméridien, BioScan, BioTracker, Computron, CSA 2001, DBE204, Diacom, DiagnoMètre, Eclosion, e-Lybra 8, ELAST, Interactive Query System (IQS), Interro, I-Tronic, Allumage, Système LISTEN, Système Matrix Physique, Appareil d’analyse d’énergie Meridian (MEAD), MORA, MORAS, MSAS, Oberon, Omega Acubase, Omega Vision, Système Orion, Phazx, Pronostic, Prophyle, Punctos III, Quest4, Sensitiv Imago, SpectraVision, Syncrometer, Theratest, Vantage, Vitel 618 et ZYTO.<br><br>Leurs partisans soutiennent que ces appareils mesurent les perturbations dans le « flux d’énergie électromagnétique » de l’organisme le long des « méridiens d’acupuncture » [3]. En réalité, ils ne sont que des galvanomètres pseudo-sophistiqués qui mesurent la résistance électrique de la peau du patient à l’aide d’une sonde. L’appareil émet un infime courant électrique transmis par un fil à un cylindre de laiton recouvert de gaze humide que tient le patient. Un deuxième fil est connecté à une sonde, que l’opérateur applique à des « points d’acupuncture » sur l’autre main ou sur un pied du patient. Ce circuit à basse tension est ainsi clos et l’appareil enregistre la circulation du courant. L’information est alors visualisée sur un compteur ou l’écran d’un ordinateur avec une échelle numérotée de 0 à 100. Selon la théorie de Voll : les valeurs de 45 à 55 sont normales (‘équilibrées’) ; celles au-dessus de 55 indiquent une inflammation de l’organe ‘associé’ au ‘méridien’ évalué ; et les valeurs inférieures à 45 suggèrent « un engorgement et une dégénérescence de l’organe. » Toutefois, si l’humidité de la peau reste constante – ce qui est habituellement le cas – la seule chose qui influence la mesure est la force utilisée pour appliquer la sonde sur la peau du patient. [...] |