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"«Prises en trop grandes quantités, les vitamines A et D, ainsi que certaines vitamines B peuvent être toxiques. Les aliments ne recèlent jamais des quantités toxiques de vitamines, les suppléments, si.» Véronique Azais- Braesco, chargée de recherche à l'Inra.<br><br>Des petites pilules sous le manteau «Votre bilan est moyen, c'est-à-dire que vous vous dégradez lentement.» Le verdict est sévère. Dès son arrivée dans la salle, chacun des rares spectateurs venus assister à la manifestation organisée par l'association Nutrition et Prévention s'est vu remettre un questionnaire. Quelques jours plus tard, il a reçu chez lui un bilan nutritionnel personnalisé. «Savez-vous qu'une supplémentation quotidienne serait particulièrement appropriée pour vous aider à garder ou à retrouver la forme de vos 20 ans?», peut-on y lire. Pour ce faire, il faudra prendre de la vitamine A, B2, B5, B6, B12, C, E, de l'acide folique, de la biotine, de l'acide para-aminobenzoïque, du chrome, du sélénium, du zinc, de la phénylalanine, de la cystéine. Et où trouve-t-on ces petites merveilles? Dans les produits fabriqués par Nutrasciences, organisateur occulte de la soirée.<br><br>En réalité, cette manifestation n'est pas ce que promettaient les affiches placardées dans Paris: à la place d'une conférence sur la nutrition, un attrape-gogos pour amener le public à acheter des spécialités Nutrasciences. L'exposé de [[Philippe Serra]], responsable de ce laboratoire américain pour la France, sur l'intérêt des vitamines et minéraux, se termine par une présentation des produits Nutrasciences. L'un retarde le vieillissement, un autre donne énergie et bonne humeur, un troisième permet d'atteindre de meilleures performances physiques" L'ensemble du traitement coûte autour de 1.000 F par mois. Les produits se commandent à un autre membre de l'association qui se voit alors reverser une ristourne. Chaque client peut devenir, à son tour, revendeur. Ce système de vente directe permet aux entreprises qui diffusent, comme Nutrasciences, de proposer, sans avoir pignon sur rue, des produits pas tout à fait conformes à la réglementation (voir article principal) et d'éviter ainsi les foudres de l'administration.<br><br>C.C."
 
"«Prises en trop grandes quantités, les vitamines A et D, ainsi que certaines vitamines B peuvent être toxiques. Les aliments ne recèlent jamais des quantités toxiques de vitamines, les suppléments, si.» Véronique Azais- Braesco, chargée de recherche à l'Inra.<br><br>Des petites pilules sous le manteau «Votre bilan est moyen, c'est-à-dire que vous vous dégradez lentement.» Le verdict est sévère. Dès son arrivée dans la salle, chacun des rares spectateurs venus assister à la manifestation organisée par l'association Nutrition et Prévention s'est vu remettre un questionnaire. Quelques jours plus tard, il a reçu chez lui un bilan nutritionnel personnalisé. «Savez-vous qu'une supplémentation quotidienne serait particulièrement appropriée pour vous aider à garder ou à retrouver la forme de vos 20 ans?», peut-on y lire. Pour ce faire, il faudra prendre de la vitamine A, B2, B5, B6, B12, C, E, de l'acide folique, de la biotine, de l'acide para-aminobenzoïque, du chrome, du sélénium, du zinc, de la phénylalanine, de la cystéine. Et où trouve-t-on ces petites merveilles? Dans les produits fabriqués par Nutrasciences, organisateur occulte de la soirée.<br><br>En réalité, cette manifestation n'est pas ce que promettaient les affiches placardées dans Paris: à la place d'une conférence sur la nutrition, un attrape-gogos pour amener le public à acheter des spécialités Nutrasciences. L'exposé de [[Philippe Serra]], responsable de ce laboratoire américain pour la France, sur l'intérêt des vitamines et minéraux, se termine par une présentation des produits Nutrasciences. L'un retarde le vieillissement, un autre donne énergie et bonne humeur, un troisième permet d'atteindre de meilleures performances physiques" L'ensemble du traitement coûte autour de 1.000 F par mois. Les produits se commandent à un autre membre de l'association qui se voit alors reverser une ristourne. Chaque client peut devenir, à son tour, revendeur. Ce système de vente directe permet aux entreprises qui diffusent, comme Nutrasciences, de proposer, sans avoir pignon sur rue, des produits pas tout à fait conformes à la réglementation (voir article principal) et d'éviter ainsi les foudres de l'administration.<br><br>C.C."
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=== La mine des vitamines ===
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Dans cet article publié également dans le journal libération du 4 janvier 1995 et signé Catherine Coroller <ref>https://next.liberation.fr/vous/1995/01/04/la-mine-des-vitamines_121201</ref>, on lit :
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C'est dur de vieillir et d'être menacé par la maladie, c'est déprimant de se sentir fatigué, c'est angoissant de s'entendre dire qu'on n'est pas à la hauteur dans tel ou tel domaine. Or, la pharmacopée n'a pas grand-chose à proposer pour calmer les malaises existentiels. Sauf des anxiolytiques, dont les Français abusent, mais qui se contentent d'endormir les angoisses. Ceux que de tels remèdes ne satisfont pas en sont réduits à tâtonner. Ils cherchent, parfois du côté des suppléments nutritionnels, ces cocktails de vitamines et minéraux (les célèbres oligo-éléments), censés redonner l'énergie perdue.<br>
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Depuis quelques années, les fabricants de ces produits, également appelés compléments alimentaires, font du forcing pour convaincre les Français d'en consommer. «Actuellement, on dénombre en France plus de 2.000 suppléments ou compléments nutritionnels» contre 700 environ en 1990, dit Véronique Azais-Braesco, chargée de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra). Si l'offre augmente, il n'est pas sûr que la demande suive. Alors que la consommation de suppléments nutritionnels a pris une rare ampleur aux Etats-Unis (près d'un Américain sur deux prend régulièrement des vitamines), les Français font la fine bouche. «Nous observons depuis 1980 une diminution de la consommation des vitamines qui ne sont plus remboursées, comme la B, la C (sauf une) et les polyvitamines, dit Thérèse Lecomte, directeur de recherches au Centre de recherche et d'économie de la santé (Credes), alors que la consommation des vitamines A et D qui sont toujours prises en charge augmente.» Peut-être les Français doutent-ils de l'efficacité de médicaments, privés de cette caution médicale que représente le remboursement. Rien de tel qu'une bonne alimentation En l'occurrence, ils pourraient bien avoir raison. Car l'utilité de ces produits est plus qu'aléatoire. Les fabricants ont beau affirmer que tout le monde souffre de carences en vitamines et minéraux, la chose est loin d'être prouvée. «Si les gens ne présentent pas de symptômes, il n'y a aucune raison de penser qu'ils souffrent de carences, dit encore Véronique Azais -Braesco. L'alimentation couvre les besoins de 97,5% de la population. Les 2,5% restants, qui souffrent d'une carence, doivent être traités sous surveillance médicale. En France, la vraie carence n'existe que chez ceux qui se nourrissent insuffisamment ou mal"» A contrario, une alimentation équilibrée, à base de bons produits, fournirait les vitamines et minéraux nécessaires. «Notre alimentation actuelle est trop riche en calories vides: sucres purifiés, farines blanches, dit Christian Rémésy, chargé de recherches à l'Inra. Mieux vaudrait faire correctement son marché que de prendre des suppléments nutritionnels.» D'autant qu'il y a loin d'une orange gorgée de soleil à un comprimé de vitamine C. «On ne sait pas reproduire la complexité d'un aliment dans une gélule», dit encore Christian Rémésy. Et Véronique Azais-Braesco d'ajouter: «Dans les aliments, il y a des tas de micro-constituants qu'on ne connaît pas, or ce sont peut-être ces composés-là qui sont bénéfiques pour la santé. Si l'on a pu établir une liaison statistique entre ce que mangent les gens et l'incidence des pathologies qu'ils développent, on ne sait pas ce qui, dans la nourriture, en est responsable. Ainsi, entre la survenue d'un cancer du poumon et la consommation de fruits et légumes qui contiennent des caroténoïdes.»<br>
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Non contents d'être d'une utilité douteuse, ces suppléments nutritionnels pourraient même se révéler dangereux. Surtout à fortes doses. Lorsque des laboratoires, comme Nutrasciences, préconisent l'absorption d'importantes quantités de vitamines et minéraux, ils jouent avec la santé des consommateurs. «Il est grand temps de faire connaître aux Français l'efficacité des nutriments pour la prévention des maladies et des manifestations dégénératives», dit [[Philippe Serra]], représentant français de cette société américaine. Quelles doses prescrire?<br>
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Là où le ministère de la Santé recommande une quantité maximale de 2.500 unités internationales (UI) de vitamine A par jour, Nutrascience en préconise au moins 6.630, de même pour la vitamine E, la vitamine C, le zinc, le sélénium" «Les doses officielles sont trop faibles», dit [[Philippe Serra]]. Peut-être, mais elles ont le mérite d'être a priori sans danger.
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«Prises en trop grandes quantités, les vitamines A et D, ainsi que certaines vitamines B peuvent être toxiques», dit Véronique Azais- Braesco. Les aliments ne recèlent jamais des quantités toxiques de vitamines, les suppléments, si.» Une enquête menée en Finlande sur les effets du bêta-carotène et de la vitamine E sur le cancer a donné des résultats contraires à ceux escomptés: «Non seulement les sujets n'ont pas fait moins de cancers du poumon, mais ils en ont fait significativement plus», dit Véronique Azais-Braesco.<br>
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Pour l'heure, le mystère reste entier. Peut-être les résultats de l'étude que Serge Hercberg, chercheur à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a lancée à l'automne, sous le nom de Suvimax, permettront-ils de lever un peu plus le voile. 15.000 personnes vont avaler pendant huit ans des doses de vitamines et minéraux représentant de une à deux fois les apports quotidiens recommandés par le ministère de la Santé. Beaucoup moins que ce que préconise [[Philippe Serra]], mais un peu plus que ce que l'administration tolérait jusque-là. «On pense que des doses un peu supérieures à celles qui évitent les carences permettraient peut-être de prévenir le cancer et les maladies cardio-vasculaires», dit Serge Hercberg. Rendez-vous dans huit ans" Catherine COROLLER. Christian Rémésy est l'auteur d'un ouvrage intitulé Alimentation et santé, éditions Flammarion, collection Dominos, octobre 1994.
    
=== Pourquoi. La Mutuelle lyonnaise et les produits miracles ===
 
=== Pourquoi. La Mutuelle lyonnaise et les produits miracles ===
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D'un côté, on trouve donc une entreprise américaine qui organise, en France, sous le couvert d'une association loi de 1901, Nutrition et Prévention, des conférences destinées à promouvoir les produits Nutrasciences. Véritables pilules miracles, ces compléments alimentaires permettraient d'éradiquer les maladies cardio-vasculaires, d'améliorer ses performances physiques, mentales, sexuelles" Bref, de «vivre plus longtemps et en pleine forme». De l'autre, on trouve une coopérative mutualiste qui revendique plus de 200.000 adhérents et qui se définit comme «l'une des mutuelles les plus solides et les plus dynamiques de France».<br>
 
D'un côté, on trouve donc une entreprise américaine qui organise, en France, sous le couvert d'une association loi de 1901, Nutrition et Prévention, des conférences destinées à promouvoir les produits Nutrasciences. Véritables pilules miracles, ces compléments alimentaires permettraient d'éradiquer les maladies cardio-vasculaires, d'améliorer ses performances physiques, mentales, sexuelles" Bref, de «vivre plus longtemps et en pleine forme». De l'autre, on trouve une coopérative mutualiste qui revendique plus de 200.000 adhérents et qui se définit comme «l'une des mutuelles les plus solides et les plus dynamiques de France».<br>
 
Pour l'heure, Romain Migliorini reste très discret sur la forme que prendra l'«engagement actif» de la MTRL au sein de l'association Nutrition et Prévention. «Tout ce qui va dans le sens de la prévention comme la campagne sur le dépistage du cancer du col de l'utérus ou l'homéopathie et, plus largement, tout ce qui peut être fait pour améliorer la santé des gens nous intéresse, dit le président de la mutuelle. Pour l'instant, les choses ne sont pas bien déterminées. Peut-être mettrons-nous sur pied un centre de prévention à deux ou peut-être créerons-nous notre propre association de prévention. Moi, je ne fais pas de business, la vente des produits Nutrasciences ne m'intéresse pas.»<br>
 
Pour l'heure, Romain Migliorini reste très discret sur la forme que prendra l'«engagement actif» de la MTRL au sein de l'association Nutrition et Prévention. «Tout ce qui va dans le sens de la prévention comme la campagne sur le dépistage du cancer du col de l'utérus ou l'homéopathie et, plus largement, tout ce qui peut être fait pour améliorer la santé des gens nous intéresse, dit le président de la mutuelle. Pour l'instant, les choses ne sont pas bien déterminées. Peut-être mettrons-nous sur pied un centre de prévention à deux ou peut-être créerons-nous notre propre association de prévention. Moi, je ne fais pas de business, la vente des produits Nutrasciences ne m'intéresse pas.»<br>
Sur le fond, à savoir l'efficacité et l'innocuité de ces suppléments nutritionnels, Romain Migliorini n'a pas d'arguments scientifiques à apporter: «J'ai eu d'énormes problèmes de santé, et comme je me tiens toujours à l'affût de ce qui sort, j'ai consulté un médecin qui m'a dit: ce sont de très bons produits, vous pouvez y aller. Depuis que j'ai pris des compléments alimentaires, je suis dans une forme magnifique"» Si Romain Migliorini est libre de se soigner comme il l'entend, sa déontologie devrait lui interdire d'inciter les 200.000 adhérents de la MTRL à jouer aux apprentis sorciers. D'autant que la lumière est loin d'être faite sur les risques qu'un tel surdosage peut faire courir à l'organisme. Légalement, rien n'interdit à Romain Migliorini de passer des accords avec qui bon lui semble. Ethiquement, en revanche, il pourrait se dispenser de s'allier à une association dont les pratiques sont plus que douteuses."
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Sur le fond, à savoir l'efficacité et l'innocuité de ces suppléments nutritionnels, Romain Migliorini n'a pas d'arguments scientifiques à apporter: «J'ai eu d'énormes problèmes de santé, et comme je me tiens toujours à l'affût de ce qui sort, j'ai consulté un médecin qui m'a dit: ce sont de très bons produits, vous pouvez y aller. Depuis que j'ai pris des compléments alimentaires, je suis dans une forme magnifique"» Si Romain Migliorini est libre de se soigner comme il l'entend, sa déontologie devrait lui interdire d'inciter les 200.000 adhérents de la MTRL à jouer aux apprentis sorciers. D'autant que la lumière est loin d'être faite sur les risques qu'un tel surdosage peut faire courir à l'organisme. Légalement, rien n'interdit à Romain Migliorini de passer des accords avec qui bon lui semble. Ethiquement, en revanche, il pourrait se dispenser de s'allier à une association dont les pratiques sont plus que douteuses."<br><br>
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Note de Psiram.com: L'association qui servait de couverture à l'entreprise américaine en question qui oeuvrait en France pour promouvoir les produits Nutrasciences est bien l' "Association Nutrition et Prévention" de '''[[Philippe Serra]]'''. L'entreprise Nutrasciences (SIREN 392979845) ayant pour Activité principale : "Autres intermédiaires du commerce en denrées, boissons et tabac (4617B), ayant comme Forme juridique : S.A.R.L., ayant comme Capital : 7 622 €, ayant comme Etablissement : 1, avait été Immatriculée en 11/1993, Fin d'exploitation : 10/1995. Son adresse était lors : 2791 chemin de Saint Bernard Sophia Antipolis 6220 Vallauris, et son Gérant [[Philippe Serra|Serra Philippe]].
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Note de Psiram.com : L'association qui servait de couverture à l'entreprise américaine en question qui oeuvrait en France pour promouvoir les produits Nutrasciences est bien l' "Association Nutrition et Prévention" de '''[[Philippe Serra]]'''. L'entreprise Nutrasciences (SIREN 392979845) ayant pour Activité principale : "Autres intermédiaires du commerce en denrées, boissons et tabac (4617B), ayant comme Forme juridique : S.A.R.L., ayant comme Capital : 7 622 €, ayant comme Etablissement : 1, avait été Immatriculée en 11/1993, Fin d'exploitation : 10/1995. Son adresse était lors : 2791 chemin de Saint Bernard Sophia Antipolis 6220 Vallauris, et son Gérant : [[Philippe Serra|Serra Philippe]].
    
== Les auteurs ou intervenants de Nutranews ==
 
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