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== Peu de preuves crédibles d'efficacité ==
 
== Peu de preuves crédibles d'efficacité ==
Déjà en 2006, Charles-Joël Menkès, membre de l'Académie nationale de médecine et du groupe de travail chargé de réfléchir aux problèmes de l'ostéopathie, publiait un article dans "Pour la Science - N° 345 -, journal de l'AFIS, intitulé "L'ostéopathie est-elle nuisible? L'efficacité de cette « médecine douce » n'est pas prouvée. En outre, quand elle est pratiquée sans précaution, elle fait encourir des risques aux malades"<ref>http://thoreking.free.fr/zetetique/media/press/PourLaScience_n345_Osteopathie.pdf</ref>. ''... Pour les manipulations cervicales, en 2004, une méta-analyse (une analyse des études disponibles) ne révèle pas de supériorité de la manipulation par rapport à d'autres traitements. Un effet favorable est obtenu par la combinaison des manipulations, de la mobilisation et des exercices.<br> Pour les douleurs lombaires, certaines études ont mis en évidence l'efficacité des manipulations contre des lombalgies aigües et certaines lombalgies chroniques, au moins à court terme. Une méta-analyse de 39 essais contrôlés et randomisés a été publiée en 2004: elle montre que pour les lombalgies aigües une vraie manipulation a eu plus d'effet qu'une manipulation simulée. En revanche, rien ne distinguait la vraie manipulation des autres traitements recommandés tels que les antalgiques, la physiothérapie, les exercices ... Les résultats étaient similaires en cas de lombalgie chronique. Les auteurs concluent que, statistiquement, les manipulations ne sont pas plus efficasses que les autres traitements conventionnels des lombalgies aigües ou chroniques. Cependant, ce travail a été discuté en raison des biais méthodologiques inhérents à ce genre d'études: par exemple, la gravité des atteintes variait d'une étude à l'autre.<br>En juin 2005, la revue The Lancet a publié une importante étude menée en Grande-Bretagne, et portant sur 402 malades se plaignant de lombalgies communes de moins de 12 semaines. Une moitié a été traitée par manipulations, l'autre a reçu de brefs conseils pour la prise en charge de la douleur. Les résultats ont été évalués à trois mois et à un an: aucun avantage pour le traitement manuel n'a été mis en évidence. Malgré sa rigueur, cette étude n'est pas exempte de biais, notamment l'absence de suivi avant trois mois pour déceler un effet à court terme.<br>An final, nous sommes loin d'une efficassité miraculeuse, mais les études doivent se poursuivre pour tenter de dégager les caractéristiques des patients susceptibles d'être soulagés par une manipulation vertébrale.<br>L'ostéopathie s'adresse également aux viscères, et la main exploratrice évalue les tensions des faisceaux musculaires et la mobilité des organes, garantes de leur bon fonctionnement. Selon les ostéopathes, certaines douleurs pelviennes seraient d'origine digestive et doivent être traitées par un manipulation de l'intestin grêle, du sigmoïde (une boucle du côlon), du caecum ou par un étirement du péritoine. Aucune preuve de l'efficassité de cette ostéopathie viscérale n'a été apportée, comme de la prétendue mobilisation des os du crâne de l'adulte ou des articulations sacro-iliaques. L'amélioration spectaculaire de certaines migraines relève surtout de la foi et d'un effet psychologique, plutôt que d'un prétendu élargissement du crâne qui mettrait le cerveau plus à l'aise ! Aucune base scientifique non plus pour l'ostéopathie crano-fasciale du nouveau-né qui s'introduit dans certaines maternités en prétendant corriger les conséquences des pressions exercées pendant l'accouchement.''
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Déjà en 2006, Charles-Joël Menkès, membre de l'Académie nationale de médecine et du groupe de travail chargé de réfléchir aux problèmes de l'ostéopathie, publiait un article dans "Pour la Science - N° 345 -, journal de l'AFIS, intitulé "L'ostéopathie est-elle nuisible? L'efficacité de cette « médecine douce » n'est pas prouvée. En outre, quand elle est pratiquée sans précaution, elle fait encourir des risques aux malades"<ref>http://thoreking.free.fr/zetetique/media/press/PourLaScience_n345_Osteopathie.pdf</ref>. ''... Pour les manipulations cervicales, en 2004, une méta-analyse (une analyse des études disponibles) ne révèle pas de supériorité de la manipulation par rapport à d'autres traitements. Un effet favorable est obtenu par la combinaison des manipulations, de la mobilisation et des exercices.<br> Pour les douleurs lombaires, certaines études ont mis en évidence l'efficacité des manipulations contre des lombalgies aigües et certaines lombalgies chroniques, au moins à court terme. Une méta-analyse de 39 essais contrôlés et randomisés a été publiée en 2004: elle montre que pour les lombalgies aigües une vraie manipulation a eu plus d'effet qu'une manipulation simulée. En revanche, rien ne distinguait la vraie manipulation des autres traitements recommandés tels que les antalgiques, la physiothérapie, les exercices ... Les résultats étaient similaires en cas de lombalgie chronique. Les auteurs concluent que, statistiquement, les manipulations ne sont pas plus efficaces que les autres traitements conventionnels des lombalgies aigües ou chroniques. Cependant, ce travail a été discuté en raison des biais méthodologiques inhérents à ce genre d'études: par exemple, la gravité des atteintes variait d'une étude à l'autre.<br>En juin 2005, la revue The Lancet a publié une importante étude menée en Grande-Bretagne, et portant sur 402 malades se plaignant de lombalgies communes de moins de 12 semaines. Une moitié a été traitée par manipulations, l'autre a reçu de brefs conseils pour la prise en charge de la douleur. Les résultats ont été évalués à trois mois et à un an: aucun avantage pour le traitement manuel n'a été mis en évidence. Malgré sa rigueur, cette étude n'est pas exempte de biais, notamment l'absence de suivi avant trois mois pour déceler un effet à court terme.<br>An final, nous sommes loin d'une efficacité miraculeuse, mais les études doivent se poursuivre pour tenter de dégager les caractéristiques des patients susceptibles d'être soulagés par une manipulation vertébrale.<br>L'ostéopathie s'adresse également aux viscères, et la main exploratrice évalue les tensions des faisceaux musculaires et la mobilité des organes, garantes de leur bon fonctionnement. Selon les ostéopathes, certaines douleurs pelviennes seraient d'origine digestive et doivent être traitées par un manipulation de l'intestin grêle, du sigmoïde (une boucle du côlon), du caecum ou par un étirement du péritoine. Aucune preuve de l'efficacité de cette ostéopathie viscérale n'a été apportée, comme de la prétendue mobilisation des os du crâne de l'adulte ou des articulations sacro-iliaques. L'amélioration spectaculaire de certaines migraines relève surtout de la foi et d'un effet psychologique, plutôt que d'un prétendu élargissement du crâne qui mettrait le cerveau plus à l'aise ! Aucune base scientifique non plus pour l'ostéopathie crano-fasciale du nouveau-né qui s'introduit dans certaines maternités en prétendant corriger les conséquences des pressions exercées pendant l'accouchement.''
    
Dans cet article suit une étude des risques liés à l'ostéopathie que nous aborderons dans la section suivante.
 
Dans cet article suit une étude des risques liés à l'ostéopathie que nous aborderons dans la section suivante.
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