Helena Petrovna Blavatsky

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Helena Petrovna von Rottenstern Hahn (dite Blavatsky)

Helena Petrovna von Hahn, plus connue sous le nom d’Helena Blavatsky ou Madame Blavatsky (en russe : Елена Петровна Блаватская) est née le 30 juillet 1831 en Russie, morte le 8 mai 1891 à Londres, est un des membres fondateurs de la Société théosophique et d’un courant ésotérique auquel elle donna le nom générique de Théosophie. Souvent désignée par ses initiales : HPB.

Helena naît le 30 juillet 1831 (11 août 1831 du calendrier grégorien), à Yekatérinoslav (aujourd’hui Dniepropetrovsk en Ukraine), près du fleuve Dniepr, au sud de la Russie, sous le tsar Nicolas Ier. Elle est la fille d’un colonel, le baron Peter von Hahn, officier germano-balte sujet de l’empire russe, et d’une romancière, Helena Andreïevna de Fadeïev (Fadeef, alias Zénaïda R-va). La famille déménage à Romankovo, Odessa. Saint-Pétersbourg, Nadyejda, Poltava, Saratov, Odessa. Helena perd sa mère à 11 ans (juil. 1842), et va vivre à Saratov, chez son grand-père maternel, Andreï Mikhaïlovitch de Fadeïev, le gouverneur civil, qu’elle suit à Saratov (1842-1847), Astrakhan, Tiflis (Tbilissi en Géorgie, dans la Transcaucasie). Chétive, elle se montre une enfant fantasque, somnambule, mais aussi décidée, intrépide, coléreuse. Elle lit, dès 1846, chez son grand-père, des ouvrages sur la franc-maçonnerie, les sciences occultes. Elle a une gouvernante anglaise, une autre française, elle parle donc couramment russe, allemand, français, anglais.

Sur un coup de tête ou pour obtenir son indépendance, en juillet 1848, elle se marie avec Nicéphore Vassiliévitch Blavatsky ; vice-gouverneur de la province d’Erevan (Arménie, russe depuis 1828). Le mariage ne sera pas consommé : Il a 40 ans, elle a 18 ans. Elle restera vierge et hostile aux « mâles » sa vie durant.[1]

La Doctrine Secrète

Elle termine son livre le plus connu, La Doctrine Secrète [1] [2] [3], en Belgique, à Ostende. Ce livre, son second monument littéraire (après Isis dévoilée) paraît, en anglais, à Londres, en deux gros volumes, durant octobre et décembre 1888. Il repose sur un livre mystérieux, Le Livre de Dzyan, qui, selon certains, démarquerait un traité de la kabbale juive, le Zohar : le traité sur le chapitre Genèse de la Bible. HPB reçoit de nombreuses visites de voyageurs anglais traversant la Mer du Nord, mais chez la population locale elle passe pour la « sorcière russe ».

D’autres livres sont écrits, pour faciliter l’entrée en Théosophie : La Clef de la Théosophie (juillet 1889), Glossaire de Théosophie (édité en 1892). Suite à la parution de La Doctrine Secrète, HPB, en mai 1889, gagne l’amitié et le soutien d’Annie Besant ; Annie Besant sera une grande compagne en amitié et en recherches, comme les compagnons Olcott, Judge, Sinnett. En 1890, elle reçoit la visite du futur Gandhi qui forge grâce à elle sa « conscience nationale » d’Indien et grâce aux théosophistes son accès à l’Hindouisme traditionnel de la Bhagavad-Gîtâ[2].

Critiques

Selon certains, son œuvre relève de l’ésotérisme, de l’orientalisme, de la cause des femmes, de la parapsychologie. En 1892, un érudit, William Emmette Coleman, s’est fait fort de montrer que la vaste érudition de HPB ne s’appuierait que sur des livres occultistes de seconde main[3]. Pour d’autres, son œuvre a fait connaître et a apporté à l’Occident l’essence des traditions spirituelles les plus anciennes.

Le romancier et historien Theodore Roszak a soutenu en 1975 que « Helena Petrovna Blavatsky (est) certainement l’un des penseurs les plus originaux et les plus pénétrants de son temps (Helena Petrovna Blavatsky... is surely among the most original and perceptive minds of her time. »[4]

René Guénon, un des opposants les plus virulents au théosophisme, considère celui-ci comme étant « une erreur des plus dangereuses pour la mentalité contemporaine »[5].

Helena Petrovna Blavatsky ou la Réponse du Sphinx

de Noël Richard-Nafarre, Édition Nafarre — 668 pages[6]

L’une des femmes les plus célèbres de son temps, « le Sphinx russe », « Cagliostro au féminin ».

Enfant médium, mariée à 17 ans, cette aristocrate s’enfuit pour chercher l’aventure de Saint-Petersbourg aux bords du Nil, des vallées du Pérou à New York, de Londres à Bombay.

Révolutionnaire, on la trouve aux côtés de Garibaldi dans la lutte de l’Italie contre la papauté. Gandhi affirme que sa rencontre avec elle éveillera sa mission de Libérateur de l’Inde...

Un demi-siècle avant les voyages d’Alexandra David-Neel, le Tibet ouvre à Helena Petrovna Blavatsky les portes de ses sanctuaires secrets : elle proclame qu’ils sont la retraite de « Maîtres de Sagesse », gardiens d’une « Connaissance occulte » immémoriale. Dès lors, elle entreprend d’exposer les Arcanes et étonne son entourage en accumulant les prodiges. Les uns crient à l’imposture, d’autres voient en elle une authentique missionnée... Dans tous les cas, son Œuvre est monumentale : La Doctrine Secrète reste et restera la somme le plus fabuleuse qui ait été écrite dans le domaine des Sciences Occultes... véritablement « occultes »....

Il aura fallu attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que soit levé le doute sur l’authenticité de son « Initiation » :

Le Panchèn Lama et un membre du Conseil du Dalaï lama reconnaîtront qu’elle avait « incontestablement reçu un enseignement lamaïque élevé, ainsi qu’elle le prétendait ».
D. T. Suzuki témoigne, comme aujourd’hui le tibétologue David Reigle, que l’Enseignement reçu de ses Maîtres était « l’aspect le plus profond des enseignements du Mahâyâna et qu’elle a ensuite révélé ce qu’elle a jugé sage de donner au monde occidental sous le nom de Théosophie… ».

Dans les années 1960, une personne se présenta au Centre d'Adyar en précisant qu'elle ignorait tout de la Théosophie et de la Société mais qu'elle voulait absolument connaître cet endroit, compte tenu du fait que son oncle avait toujours eu sur son bureau un exemplaire de La Doctrine Secrète. Cet oncle n'était pas un inconnu : Albert Einstein...

L’astronome Camille Flammarion, Thomas Édison et le chimiste et physicien William Crookes devinrent ses disciples et amis.

Son inspiration sera reconnue par des écrivains de la dimension de W.B. Yeats, James Joyce, D.H. Lawrence, T.S. Eliot, George Russell et Henry Miller, par des peintres comme Klee, Piet Mondrian, Malevitch ou Kandinsky, un musicien comme Scriabine.

On peut citer également des hellénistes tel le Dr Alexander Wilder et G.R.S. Mead, Charles Johnston (orientaliste), Rev. H. Sumangala (grand prêtre bouddhiste, de Ceylan), le Baron du Potet (spécialiste du magnétisme), Alexandre Aksakof (chancelier impérial de Russie), A.O. Hume (fondateur de l’Indian National Congress), Rudolf Steiner (fondateur de l’Anthroposophie), Édouard Schuré (écrivain), B.P. Wadia (fondateur de l’Indian Institute of World Culture), etc.

« Mes livres ne seront compris qu’à la fin du prochain siècle », disait-elle.

Nous y sommes.

Lien externe

Références

  1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Blavatsky
  2. Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité (The Story of my Experiments with Truth) (1ère éd. 1929), trad., PUF, 2003.
  3. http://www.blavatskyarchives.com/colebunve.htm
  4. Theodore Roszak, The Unfinished Animal, New York, Harper and Row, 1975, p. 118.
  5. in Le Théosophisme, histoire d'une pseudo religion, paru en 1921 aux Éditions Traditionnelles, seconde édition, page 374
  6. http://www.moryason.com/fr/11_biblio/11-2-3-3-biblio.htm