Acupuncture
Eléments d'astrologie dans l'acupuncture (John de Foxton: Liber Cosmographiae, 1408)

L'acupuncture[1] (du latin médical du xviie siècle « acupunctura » formé de acus, « aiguille » et punctura, « piqûre ») est une des branches de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC)[2] qui est aussi pratiquée hors de la Chine. Elle est basée sur l’implantation et la manipulation de fines aiguilles en divers points du corps à des fins thérapeutiques. L'utilisation de l'acupuncture est en partie reconnue dans la médecine scientifique (pour quelques rares indications) pour la douleur symptomatique, bien qu'aucune efficacité n'ait pu être détectée qui soit supérieure à celle de l'effet placebo.

La pratique de l'acupuncture' est très répandue de nos jours en Occident, et même si elle est largement diffusée et pratiquée par des non médecins ou des "thérapeutes" s'improvisant "praticiens", certains membres du corps médical y ont aussi recours [3].

Méthodologie

L'acupuncture n'est pas une sorte de thérapie standardisée, mais plutôt un terme générique pour une multitude d'utilisations souvent hétérogènes qui ont toutes un objectif similaire, à savoir une stimulation physique (piqûre, chaleur, froid, vibration, courant électrique, lumière de laser, etc.) de divers points d'acupuncture définis. Une distinction doit être faite entre les méthodes dans lesquelles sont utilisées des aiguilles, et celles dites d'"acupuncture sans aiguille". La manipulation manuelle avec insertion d'aiguilles d'acupuncture est la plus courante. Du point de la vue de ses partisans, la personne traitée y ferait l'expérience du Ki qui renforcerait l'effet de l'acupuncture.

Variantes de l'acupuncture : Moxibustion, Auriculothérapie, Acupuncture oculaire selon Boel [4], Acupuncture augmentée selon Covic [5], Acupuncture par implant [6] (voir Stimulation cérébrale périphérique selon Werth [7]), électro-acupuncture [8], Colorpuncture, Apipuncture [9], Thérapie par méridien magnétique [10], Thought Field Therapy [11], Acupuncture par tapotement (EFT/MET) [12], Acupuncture par laser [13], Micro-acupuncture, thérapie par résonance micro-ondes [14], Acupuncture sonore (avec les sons de diapasons) [15], Acupuncture liquide (une variante de l'auriculothérapie) [16], Acupression [17], Dermapuncture [18], Tachopuncture [19], Acupuncture vaginale selon Buchheit [20], Acupuncture orale [21] et Acupuncture rhinofaciale (appelée en France Réflexologie nasale ou Sympathicothérapie) [22]. Les études scientifiques montrent que quasiment tous les effets de l'acupuncture sont basés sur l'effet placebo. Une étude de 2010 suggère comme mécanisme d'action possible le rôle de l'adénosine au niveau local sur certains récepteurs de l'adénosine. En même temps, la superstructure de la MTC et le système des méridiens seraient cependant alors remis en question.

La preuve de la spécificité des systèmes des points d'acupuncture et surtout des méridiens fait encore défaut et il n'est pas possible que l'utilisation de systèmes de traitement spécifiques plus intensifs conduise à une efficacité supérieure.

Les débuts de l'acupuncture

Selon la légende, l'acupuncture serait une tradition de 4 000 ans. Un célèbre mythe sur les premières expériences d'acupuncture parle d'un guerrier blessé avec une plaie ouverte. Il a été frappé par une flèche, après quoi la plaie a guéri. Les premiers traitements avec l'acupuncture remontent au néolithique. À cette époque, les pierres polies ainsi que les aiguilles en os et en bambou étaient utilisées pour soigner les maladies. Plus tard, la thérapie a évolué avec des aiguilles en bronze, en argent et en or. Ces idées, en fin de compte, n'ont cependant aucune base certaine.

Des informations plus détaillées sur le développement de l'acupuncture et de la MTC ne peuvent être trouvées qu'au début de la dynastie Shang (1766-1122 BC).

Le terme " maladie " ne se réfère en aucune façon exclusivement à l'inconfort physique ou mental, mais inclut des facteurs socioculturels. Dans cette compréhension de la maladie de l'homme à l'époque de la dynastie Shang, on voit aujourd'hui l'origine du concept holistique de la maladie si important pour la MTC, dans lequel la santé est comprise comme un état d'harmonie de l'homme avec lui-même, son environnement social et la nature environnante.

Depuis l'époque de la dynastie Zhou (1066-221 av. J. -C. ), les noms des premiers points d'acupuncture proviennent du médecin Pien Chio. Il a été le premier médecin chinois à utiliser la technique de l'acupuncture. En outre, le concept de Qi a été mentionné pour la première fois à cette époque-là.

Dans ce qui est appelé l'âge d'or du Ve au IIe siècle av. J.-C., ont émergé les systèmes de pensée naturels et sociophilosophiques chinois, le taoïsme et le confucianisme. En outre, a été écrit le travail historique complet et fondamental sur la MTC Huangdi Nei Jing ou Classique interne de l'empereur Jaune. Les principes thérapeutiques et diagnostiques classiques de la MTC sont décrits sous la forme d'un dialogue entre l'empereur Jaune et son médecin et ministre Qi Bai. Pour la première fois, des instructions précises sur l'acupuncture, la moxibustion, le traitement de la tête par ventouse ainsi que sur le diagnostic de la langue, du pouls et le [diagnostic clinique] général. En outre, les modèles et paradigmes élémentaires suivants pour la MCT ont été présentés pour la première fois : Qi, Yin et Yang, les cinq éléments et les théories méridiennes. On était maintenant capable d'interpréter, d'expliquer et de prédire les effets observés en médecine chinoise dans le cadre de leurs propres théories.

De plus, le médecin Zhang Zhong-jing (150-219 apr. J.-C.) a également écrit son Traité sur diverses maladies causées par le froid (Shang-Han Za-Bing Lun) [Traité des attaques du froid]. C'est là que sont développés les diagnostics dialectiques spéciaux de la médecine chinoise, qui sont encore valables aujourd'hui. Un autre jalon dans l'histoire de la médecine chinoise est la publication de l'anthologie médicale Ben-Cao Gang-Mu en 1578.

Jusqu'au XIXe siècle, la médecine chinoise s'est constamment développée et différenciée. Par l'ouverture de la Chine à l'égard de l'Occident pendant les guerres de l'opium (1840-1842), les missionnaires ont apporté la médecine occidentale en Chine. L'accueil fut si enthousiaste que la MTC fut interdite par le Kuomintang en 1929. Sous Mao Tse Tung, qui avait reconnu la nécessité d'une synthèse entre la médecine occidentale et la médecine chinoise, la recherche et l'enseignement de la MTC ont de nouveau été fortement encouragés.

Développement à l'Ouest

Le développement de l'acupuncture dans le monde occidental a commencé au 17e siècle. Le terme acupuncture (acus = aiguille, pungere = piqûre) a été inventé par les missionnaires européens. Les premiers rapports d'acupuncture sont parvenus en Occident via des voyageurs en Chine, en majeure partie des missionnaires jésuites et des diplomates. En Europe, les premières mentions écrites datent de l'année 1614, les préceptes n'ont cependant reçu qu'une attention très limitée. Ce n'est qu'à partir de 1805 qu'il y eut différents rapports venant d'Angleterre, d'Italie et d'Allemagne. En 1832, la première thèse de doctorat sur les limites et les possibilités de l'acupuncture fut écrite à Halle en Allemagne.

Par la suite, c'est d'abord en France que l'acupuncture a trouvé la plus forte attention. Selon Vicq D'Azyr, ce sont principalement Sarlandier et Cloquet qui pratiquaient l'acupuncture en France. En 1826, le chirurgien parisien Jules Cloquet publia une vue d'ensemble de 300 rapports médicaux dans laquelle il rend compte du traitement réussi de rhumatismes chroniques, maux de tête, allergies, douleurs post-blessure et inflammations chroniques par cette méthode de traitement. Après la publication du livre "L'acupuncture chinoise" par le diplomate français George Soulié de Morant, des groupes en Angleterre, en Italie, en Allemagne, en URSS, en Autriche et en Suisse ont aussi commencé à collaborer pour pratiquer et étudier cette méthode. Apparemment, Soulié de Morant a été le premier en France à offrir une formation en acupuncture. Toutefois, il n'était pas médecin et n'avait aucune formation médicale. On ne sait pas avec certitude si, comme on le prétend souvent, il a lui-même soigné des patients en Chine. Ce mouvement de personnes intéressées par l'acupuncture a commencé à partir des années 1950. Aux États-Unis, suite à la visite du président américain Nixon en Chine, de nombreuses recherches ont été entreprises dans 26 instituts et universités.

Au cours des 30 dernières années, sont apparues des formes spéciales d'acupuncture : l'acupuncture de la tête, en particulier sur le pavillon de l'oreille, le nez et le visage, ainsi que l'acupuncture de la main (manupuncture) et l'acupuncture laser. L'acupuncture de l'oreille (auriculothérapie), développée en 1958 par le médecin français Nogier, a pris une importance particulière. Celle-ci est basé sur l'idée que le schéma du corps humain embryonnaire est projeté sur le pavillon de l'oreille et que des points d'acupuncture peuvent donc être attribués aux régions corporelles correspondantes. L'auriculothérapie est principalement utilisée dans le domaine de l'anesthésie par acupuncture et dans le traitement des dépendances. Dans ce domaine, l'acupuncture est utilisée pour le sevrage tabagique, le sevrage alcoolique et médicamenteux ainsi que pour la perte de poids.

L’acupuncture a pris un nouvel élan après qu'on eut appris en Occident qu’une importante chirurgie analgésique par acupuncture était pratiquée en Chine. Ici, la stimulation des aiguilles est effectuée soit par rotation manuelle à la main, soit par électrostimulation. Cette nouvelle méthode s'appelle électroacupuncture (EA) ou acupuncture par électrostimulation. Cependant, ce n'est pas la même chose que l'électroacupuncture selon Voll (EAV). Selon les déclarations des chinois, plus de 400 000 chirurgies analgésiques d’acupuncture majeures ont été pratiquées en Chine dans les années 1960. Aujourd'hui, moins de 10% des patients subissent une analgésie par acupuncture. Ceci est principalement dû au fait que la méthode prend beaucoup de temps, est difficile à utiliser et n’est pas fiable à 100%. De plus, les anesthésiques chimiques sont également facilement disponibles en Chine aujourd'hui. L'effet analgésique de l'acupuncture, par conséquent précisé, a mis l'étude des mécanismes d'action neurophysiologiques à l'avant-garde de la recherche au cours des 20 dernières années.

Non-uniformité des enseignements d'acupuncture

Jusqu'à présent, il n'existe pas de description claire, compréhensible et complète de l'acupuncture. Il existe actuellement plusieurs écoles d'acupuncture en Europe. En pratique, cela signifie que de nombreux acupuncteurs en exercice ont leurs propres avis et représentent donc leurs propres écoles. Cela conduit, par exemple, à des définitions différentes des zones cutanées à piquer (puncturer). Une comparaison critique des publications respectives montre que les points d'acupuncture sur la peau trouvés sur les cartes d'acupuncture de différents auteurs ont les mêmes noms, mais ne correspondent pas exactement. La localisation de certains points d'acupuncture dans l'illustration de gauche diffère déjà de l'information contenue dans les cartes ponctuelles publiées par Hecker en 1992. [23] On peut le voir, par exemple, en comparant les points d'acupuncture dans la région de la tête ou du pied entre les illustrations de gauche et de droite.

Une description exacte sur le plan anatomique des points d'acupuncture est également impossible car les personnes sont différentes en taille, largeur et poids. Le parcours des voies nerveuses sous la peau n'est pas non plus exactement identique, beaucoup de points d'attache musculaire varient également d'une personne à l'autre. Il n'est donc quasiment impossible d'établir un plan exact de l'être humain qui puisse être contraignant pour les points d'acupuncture. Une représentation sur un shéma peut donner l'impression que les points d'acupuncture apparemment coïncident, mais en fait la localisation exacte du lieu à piquer n'est pas possible parce que déjà la base anatomique est diverse.

Emplacement des points d'acupuncture

Le problème de la localisation inexacte est bien connu dans les milieux de l'acupuncture. On se sert d'unités de mesure relatives. En acupuncture chinoise, par exemple, on utilise des valeurs comparatives pour aider à mesurer les distances.

L'unité de mesure est appelée Cun. Un Cun correspond soit à la longueur de la 2ème phalange médiane (la phalange intermédiaire) du majeur, soit à la largeur du pouce du patient à l'articulation. Un multiple de ce Cun n'est cependant pas exprimé par un multiple du Cun mesuré sur le pouce, mais par la largeur des deux premiers doigts de la main (1,5 Cun) ou par celle de tous les doigts côte à côte (3 Cun). [24] Ces distances, qui sont utilisées pour trouver les points d'acupuncture, sont très imprécises. Ce seul fait montre à quel point l'acupuncture est peu précise dans la façon dont elle se présente elle-même.

Principe d'action postulé et explications scientifiques

Une traduction précise de points d’acupuncture serait portes de communication entre l'exterieur et l'intérieur et points d'entrée pour une connection interne, avec les méridiens donc. Le point d'acupuncture est une expression fonctionnelle pour ce qui est considéré comme l'emplacement de projection pour des réactions se passant plus profondément dans l'organisme. Le point d'acupuncture classique a une taille de 1-7 mm2. Il y a environ 400 points sur 14 lignes principales, appelées méridiens principaux, et 171 autres points à l'extérieur de ces lignes. Ces dernières années, 110 nouveaux points ont été enregistrés. On peut supposer un total d'environ 1 000 points d'acupuncture. Seulement un tiers d'entre eux est situé près ou directement à la sortie des nerfs et aux points de pénétration de la peau, un autre tiers est situé près des attaches des muscles et des tendons ou de leurs bords. Le dernier tiers se trouve près de l'oreille, du cuir chevelu et d'autres zones. Certains points sont situés aux mêmes endroits qui sont également considérés comme des régions sensibles à la pression en médecine occidentale.

Théorie du contrôle de porte

La théorie dite du contrôle de porte est souvent utilisée pour justifier l'effet possible de l'acupuncture. [25] Le fait que les stimuli douloureux soient perçus de deux manières différentes joue ici un rôle. La première, une douleur 'vive', est suivie d'une perception 'sourde' de la douleur. Pour la douleur superficielle vive, ce sont les fibres nerveuses épaisses et à conduction rapide qui en sont les responsables tandis que la douleur sourde est transmise au cerveau via des fibres nerveuses fines et à conduction lente. La théorie du contrôle de porte postule que l'acupuncture ne stimule que les fibres nerveuses à conduction lente qui alors bloquent dans la moelle épinière le point de commutation par lequel les impulsions rapides de messages douloureux sont également dirigées. Ainsi, on ferme la porte à la douleur ce qui fait que les impulsions de messages douloureux ne parviennent pas jusqu'au cerveau. A ce jour, il n'y a aucune preuve réelle de cette théorie.

Théorie des endorphines

La théorie de l'endorphine de Pommeranz [26] suppose que l'acupuncture entraîne la libération d'inhibiteurs de la douleur endogènes du groupe de la morphine (les dynorphines ou endorphines endogènes). L'acupuncture stimule les fibres nerveuses du muscle, qui envoient des impulsions à la moelle épinière et atteignent les trois centres: médullaire, cerveau moyen et hypothalamus/hypophyse, provoquant ainsi une analgésie. Au niveau de la colonne vertébrale, l'enképhaline et la dynorphine sont libérées. Dans le cerveau moyen, l'enképhaline active le système raphé descendant qui prévient la transmission de la douleur dans la moelle épinière par l'effet synergique des monoamines sérotonine et noradrénaline. Dans le troisième centre, l'unité fonctionnelle hypothalamus/hypophyse, la ß-endorphine est libérée dans le liquide céphalorachidien et le sang. Cependant, on ne sait pas encore exactement comment l'endorphine ß atteint le cerveau à partir de l'hypophyse et y provoque une analgésie.

Récepteurs de l'adénosine A1

Une étude de 2010 suggère un rôle local de l'adénosine dans certains récepteurs de l'adénosine A1 en tant que mécanisme d'action possible. Les piqûres ont entraîné une libération d'adénosine chez les souris. Des injections d'agonistes A1 imitaient les piqûres d'acupuncture analgésiques et l'inhibition des enzymes dégradant l'adénosine ont encore renforcé l'effet obtenu.[27] Si cette hypothèse était exacte, la superstructure de la MTC, le système des méridiens de la MTC et l' "énergie vitale" Qi seraient remis en question. Une étude séparée des effets des piqûres sur et à côté des méridiens supposés (chez la souris) a été omise lors de cette étude (voir également les commentaires à ce sujet: [1][2][3][4])

Autres

Preuve alléguée de l'existence de points d'acupuncture

Indications citées pour l'acupuncture

Études scientifiques

Les études GERAC

La méta-analyse des données individuelles des patients par Vickers et al. 2012

Problèmes méthodologiques connus liés aux études contrôlées d'acupuncture

Effets secondaires

























Qui peut faire de l'acupuncture ?

Les activités liées à l'acupuncture

Acupuncture sur le champ de bataille

Attitude des compagnies d'assurance maladie en Allemagne

L'acupuncture, une pratique vraiment sans danger ?

Un adolescent de 16 ans, nageur de compétition, était venu consulter un acupuncteur car se plaignant d'une douleur à l'épaule. A peine la séance terminée, il ressent en marchant une vive douleur dans la poitrine du côté gauche et a du mal à respirer. Alertés les passants le conduisent à l'hôpital.
Le diagnostic est évident à la radiographie thoracique: pneumothorax bilatéral. De l'air s'est infiltré entre les deux parois de la plèvre qui enveloppe les poumons. Seule explication possible: l'aiguille d'acupuncture a pénétré si profondément la peau qu'elle a fini par atteindre la plèvre. [...] Les clichés du thorax, effectués une semaine plus tard [après les soins prodigués] ont montré la résolution complète du pneumothorax des deux côtés.
Ce cas a été porté à la connaissance des autorités sanitaires danoises dans la mesure où ce grave accident est survenu chez un jeune homme en parfaite santé, ne présentant pas de facteur de risque pour un pneumothorax, notamment pas de maladie pulmonaire (emphysème, fibrose pulmonaire, asthme, broncho-pneumopathie chronique obstructive, mucoviscidose, infection pulmonaire, cancer). [28]

Ce cas est relaté dans l'article "Quand l'aiguille d'acupuncture atteint le poumon" de Marc Gozlan, publié dans le numéro 326 (octobre/décembre 2018) de Science & Pseudosciences, la revue de l'AFIS. Puis, Marc Gozlan fait le tour des autres cas d'accidents associés à l'accupuncture connus :

En 1995, une enquête norvégienne avait recencé 33 cas de pneumothorax associés à l'accupuncture. En 2000, une étude autralienne avait comptabilisé 64 cas similaires. En Chine, 201 patients ont été victimes de pneumothorax après acupuncture entre 1989 et 2009. Quatre cas avaient été mortels. En France, des médecins ont décrit en 2003 le cas d'une femme de 25 ans qui, au cours d'une séance d'acupuncture, avait été victime de deux complications: un pneumothorax bilatéral et un épanchement sanguin dans le péricarde, fine membrane qui enveloppe le coeur. Ce cas montre clairement que le pneumothorax ne résume pas l'ensemble des complications potentielles de l'acupuncture au niveau thoracique. Des cas d'infections articulaires vertébrales et des tissus mous en regard de vertèbres (arthrite septique, abcès paravertébral) ont été rapportés dans la littérature médicale, de même qu'un cas de rupture du muscle cardiaque ayant entraîné le décès d'un enfant de 9 ans en Chine.

Liens externes

  • http://www.pseudo-medecines.org/pages/acupuncture-3615710.html Un article complet de Jean Brissonnet: Les origines, la redécouverte, les principes, les preuves théoriques, les essais cliniques, mécanismes d'actions, les dangers, la reconnaissance, et la conclusion: "A la question : L'acupuncture est-elle efficace ? La réponse est "oui". Elle est aussi efficace que l'homéopathie, la psychanalyse, les fleurs de Bach et les queues de lézards bouillies, c'est à dire aussi efficace que tout placebo, pur, impur, psychologique, rituel ou folklorique."
  • http://www.johnweisnagelmd.com/acuponc.html Article de Stephen Barrett, M.D en français: Méfiez-vous de l'Acupuncture, du Qigong, et de la "Médecine chinoise"
  • http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2460 La vérité sur l’acupuncture. Par Simon Singh et Edzard Ernst - SPS n° 311, janvier 2015 :
    [...] en 1979, un congrès interrégional de l’Organisation Mondiale de la Santé demanda à R.H. Bannerman de faire le point sur les preuves en faveur ou à l’encontre de l’acupuncture [...] Le rapport de l’OMS, ainsi que d’autres commentaires positifs du même genre, marquèrent un tournant important en ce qui concerne la crédibilité de l’acupuncture en Occident. [...] Par exemple, en 1990, rien qu’en Europe, il y avait 88 000 acupuncteurs, et plus de vingt millions de patients avaient été traités. Nombre des acupuncteurs étaient des praticiens indépendants, mais, petit à petit, cette thérapeutique s’est intégrée en tant qu’option au sein de la médecine conventionnelle. [...]
    Reprise par l’OMS de son jugement de 1979.
    À la fin du vingtième siècle, les essais cliniques ont commencé à produire une nouvelle série de résultats sur l’acupuncture. [...] Face à cette abondance de données nouvelles, l’OMS décida de relever le défi et de faire la synthèse de toutes ces recherches pour en tirer un certain nombre de conclusions [...] Ils prirent en considération les résultats rapportés dans 293 articles de recherche et publièrent leurs conclusions en 2003 dans un rapport intitulé « Acupuncture : passage en revue et analyse des articles de recherche portant sur des essais cliniques contrôlés ». [Le rapport] concluait qu’il avait été « prouvé » ou « montré » que le traitement par acupuncture provoquait des améliorations dans le cas de quatre-vingt-onze maladies. Il se prononçait de façon modérément positive ou ambiguë pour ce qui concernait seize autres maladies. En tout cas, il n’excluait pas le recours à l’acupuncture dans le cadre de n’importe quelle maladie. Ainsi l’OMS donnait à l’acupuncture une approbation retentissante, renforçant donc son rapport de 1979. [...]
    Malheureusement, comme nous allons le voir, le rapport de 2003 de l’OMS était affreusement trompeur. [...] Le rapport de l’OMS n’était pas seulement faussé et trompeur ; il était aussi dangereux, puisqu’il approuvait l’usage de l’acupuncture pour toute une série de maladies, dont certaines très graves, comme l’atteinte des artères coronaires cardiaques. Cela soulève la question de savoir pourquoi et comment l’OMS a pu écrire un rapport aussi irresponsable ?
    Le politiquement correct avant la vérité scientifique ?
    [...] Or, la commission de l’OMS sur l’acupuncture ne comprenait pas un seul critique de l’acupuncture. Elle ne représentait donc qu’un simple groupe de personnes croyant en l’acupuncture, qui, ce n’est pas surprenant, procéda à une évaluation manquant pour le moins d’objectivité. Mais le point le plus contestable de tous est celui-ci : le rapport fut rédigé, revu et corrigé par le docteur Zhu- Fan Xie, qui était le directeur honoraire de l’Institut des médecines intégrées de Beijing, institut qui soutient totalement l’emploi de l’acupuncture pour toute une série de maladies. [...] Fort heureusement, plusieurs universitaires de par le monde ont remédié à l’incurie de l’OMS et ont fourni leurs propres bilans de ces recherches [...]
    La collaboration Cochrane
    [...] Les bilans de la Collaboration Cochrane suggèrent qu’il n’existe pas de preuve convaincante de l’efficacité de l’acupuncture pour les cas médicaux suivants : la dépendance au tabac, la dépendance à la cocaïne, le déclenchement des contractions d’accouchement, la paralysie de Bell, l’asthme chronique, la rééducation après un accident vasculaire cérébral, la présentation du nouveau-né par le siège lors de l’accouchement, la dépression, l’épilepsie, le syndrome du canal carpien, le syndrome de l’intestin irritable, la schizophrénie, l’arthrite rhumatoïde, l’insomnie, le mal de dos non spécifique, l’inflammation latérale du coude, la douleur de l’épaule, la lésion des tissus mous de l’épaule, les nausées matinales, le recueil des ovocytes en vue de la fécondation in vitro, le glaucome, la démence vasculaire, le syndrome des règles douloureuses, le traumatisme des vertèbres du cou, l’accident vasculaire cérébral. Sur la base de l’examen de quantités d’essais cliniques, les bilans de la Collaboration Cochrane concluent que les améliorations apparemment procurées par l’acupuncture dans tous les cas médicaux énumérés ci-dessus ne sont rien d’autres que des effets placebo. [...] Il y a eu des bilans Cochrane prudemment optimistes sur le traitement des douleurs dorsales et pelviennes durant la grossesse, des douleurs lombaires, des maux de tête, des nausées et vomissements post-opératoires, des nausées et vomissements induits par la chimiothérapie, des affections du cou et de l’incontinence urinaire nocturne. Donc, mis à part cette dernière, ce n’est que pour certains types de douleurs et de nausées que le traitement par acupuncture s’est vu reconnaître des effets positifs.
    Cependant, même dans ces cas où les bilans Cochrane sont les plus positifs au sujet des améliorations apportées par l’acupuncture, il est important de remarquer que leur approbation est hésitante. [...]
  • http://www.sceptiques.qc.ca/quackwatch/acuponc.html Article Méfiez-vous de l'Acuponcture, du Qigong, et de la "Médecine chinoise", auteur Stephen Barrett, créateur du site Quackwatch. Dernière mise à jour de la version française de l'article le 18 mai 2011. Il existe une version plus récente, mais seulement en anglais.
  • https://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2858 L’acupuncture au laser : un placebo high-tech… SPS n°320, avril 2017.
    [...] Un passage sur le web vous permettra en effet d’apprendre qu’il existe une thérapie nouvelle connue sous le sigle LLLT, pour Low-level laser therapy (en français, thérapie au laser de faible intensité). Sur Pubmed, principal moteur de recherche bibliographique en biologie et médecine, taper le mot-clef « LLLT » vous donnera une liste de plusieurs milliers d’articles de recherche dédiés au comportement de nos cellules sous irradiation laser faible et l’application qui peut en être faite pour le traitement notamment des cancers [...] ou encore la prise en charge de la douleur [...]. La prudence est malgré tout de rigueur car ces études ne sont pas toujours très solides. Par exemple, concernant le traitement par LLLT des escarres, une analyse récente des données disponibles, dont le résultat a été publié en janvier 2017, a considéré valides simplement 4 articles sur 386. L’effet des faibles irradiations laser est donc un sujet de recherche clinique, mais la pertinence et l’efficacité des traitements, ou encore les mécanismes d’actions éventuels, ne sont pas solidement établis. Pourtant, il n’en fallait pas plus pour que certains considèrent le laser comme un instrument à tout faire et cherchent à l’inclure dans les pseudo-thérapies les plus inefficaces.
    …au service d’une thérapie ancestrale
    C’est le cas avec l’acupuncture laser, décrite comme « une forme spéciale d’acupuncture qui utilise de la lumière laser, en lieu et place des aiguilles, pour stimuler les points d’acupuncture », et qui se révélerait idéale « chez les craintifs de l’aiguille, les enfants, les bébés, les personnes en état de faiblesse et dans les cas de blessures traumatiques aiguës, lorsque la pose d’aiguille s’avère contre-indiquée » . Elle serait plus particulièrement indiquée pour traiter l’arthrite, le syndrome du canal carpien, l’eczéma, l’herpès, les acouphènes, les otites, les rides, ou encore le tabagisme... Cette liste d’indications variées vous laisse perplexe quant à la validité de cette pratique ? Rassurez-vous, il existe des études cherchant à évaluer son efficacité clinique. On citera par exemple cette analyse publiée dans le Journal of Acupuncture and Meridian studies qui inclut les études de « l’application du rayonnement laser de faible intensité (c’est-à-dire non thermique) aux points des méridiens classiques », dans l’objectif notamment de dégager les paramètres de traitement pertinents et proposer une amélioration des protocoles… [...] De quoi convaincre les patients en souffrance que l’acupuncture laser est une véritable branche de la médecine fondée sur les preuves, et que démonstration est faite de sa validité thérapeutique… [...]

Littérature

Article de Psiram dans d'autres langues

cet article est une ébauche

Références

  1. http://www.pseudo-medecines.org/page-acupuncture-3615710.html
  2. http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1360 Article mis en ligne le 24 mars 2010 par Olivier Chacornac intitulé La médecine traditionnelle chinoise fait son entrée dans les hôpitaux parisiens:
    " [...] J’ignore donc quelles sont les motivations des dirigeants de l’AP-HP. Ce que je sais par contre, c’est que leur décision soulève bien des problèmes aussi bien thérapeutiques qu’économiques.
    La MTC se résume à de la "bobologie à effet placebo" alors que la médecine traite et guérit bien des maladies, incluant des maladies graves. Mettre la MTC à côté de la médecine scientifique moderne risque de donner aux patients l’illusion qu’il s’agit de deux médecines différentes mais équivalentes. Cela revient à donner à la MTC un statut thérapeutique qu’elle ne mérite pas.
    De la même manière, proposer des formations à la MTC aux praticiens revient à conférer des vertus thérapeutiques à la MTC. D’ailleurs, L’Université Paris 13 propose déjà un D.U. en MTC. La multiplication de ce type de cursus ne pourrait qu’entretenir la confusion entre médecine et pseudo-médecine, d’autant plus que les études médicales et para-médicales n’incluent pas de formation à l’esprit critique ou aux dangers des pseudo-médecines. [...] Enfin, ce genre de décision n’est-elle pas le signe que l’irrationalité peut gagner les milieux scientifiques sans distinction du degré de hiérarchie ou d’éducation ? Si une méthode aussi décriée par la science que la MTC est introduite à l’hôpital, ceci en l’absence de justification rationnelle et/ou thérapeutique, que penser du reste des décisions de politique médicale de l’institution hospitalière ? Verrons-nous un jour à l’hôpital d’autres thérapeutiques mystiques comme le reïki ou la thérapie par les cristaux ?
    [...] Mais est-ce vraiment nécessaire d’intégrer la MTC dans le quotidien hospitalier, mesure qui coûtera du temps aux soignants pour des bénéfices thérapeutiques dérisoires, ceci à une époque ou le personnel hospitalier fait défaut ? De proposer des formations à la MTC qui font directement la promotion de pseudo-médecines ? D’initier des programmes de recherche coûteux pour des résultats connus d’avance ?
    Je ne le pense pas. Dans un contexte de réforme des hôpitaux, la dernière chose dont on ait besoin est d’un projet dont le rapport » bénéfice thérapeutique / investissement » se rapproche du zéro et qui légitimera l’utilisation de pseudo-thérapies.
  3. http://www.charlatans.info/acupuncture.php
  4. https://www.psiram.com/de/index.php/Augenakupunktur_nach_Boel
  5. https://www.psiram.com/de/index.php/Augmentierte_Akupunktur_nach_Covic
  6. https://www.psiram.com/de/index.php/Implantatakupunktur
  7. https://www.psiram.com/de/index.php/Periphere_Hirnstimulation_nach_Werth
  8. https://www.psiram.com/de/index.php/Elektroakupunktur
  9. https://www.psiram.com/de/index.php/Apipunktur
  10. https://www.psiram.com/de/index.php/Magnetische_Meridiantherapie
  11. https://www.psiram.com/de/index.php/Thought_Field_Therapy
  12. https://www.psiram.com/de/index.php/Klopfakupunktur
  13. https://www.psiram.com/de/index.php/Softlasertherapie
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    Nature Neuroscience volume 13, pages 883–888 (2010)
  28. http://ugeskriftet.dk/videnskab/pneumothorax-hos-teenager-efter-akupunktur (26/02 2018)
    Summary
    Acupuncture-induced bilateral pneumothorax in a 16-year-old boy

    Acupuncture is a well-known form of alternative medicine, it is becoming increasingly popular in Denmark for a wide variety of uses, and is also practiced on children. However, there is a risk of serious complications. This is a case report of acupuncture-induced bilateral pneumothorax in a 16-year-old boy, who had been admitted to the emergency depart-ment with chest pain. Treatment included a unilateral chest tube in the left lung and conservative treatment in the right lung. Physicians must be aware of pneumothorax as a serious complication of acupuncture in the thoracic region.


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