Discussion:GcMAF

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https://www.news.at/a/geschaeft-mit-der-todesangst-8070997 Traduction:

Médecine Dimanche, 9 avril 2017, par Anja Melzer et Rainer Fleckl
Le business avec la peur de la mort

Le commerce avec des panacées coûteuses connaît un boom

En désespoir de cause, de plus en plus de patients se tournent vers des remèdes alternatifs offerts par des organisations criminelles. Même les médecins autrichiens distribuent ces soi-disant panacées. Maintenant, dans un cas particulièrement tragique, les criminalistes [spécialistes des affaires criminelles] ont débusqué un réseau de criminels.

Ali, âgé de dix ans, veut une dernière fois visiter sa mamie, sentir la mer une fois encore. Donc, ses parents voyagent en août 2015 avec le garçon gravement malade de la France où ils vivent depuis les années 80 et ont construit une petite maison mitoyenne [pour aller] chez la famille en Turquie. Ali est déjà dans un fauteuil roulant à l'époque. Une tumeur au cerveau a sévèrement limité sa vision, un œil est défiguré et bandé. Il y a une rencontre fatidique à l'aéroport d'Antalya: trois hommes d'Autriche promettent de l'aide aux parents désespérés. Cent pour cent de guérison. Avec des méthodes alternatives, non conventionnelles, Ali peut récupérer, disent-ils.

Dans les mois qui ont suivi, les parents d'Ali, un ouvrier du bâtiment et une femme au foyer, ont payé aux soi-disant sauveteurs de leur enfant un total de 65 000 euros. Dans l'espoir qu'il se sente bientôt mieux. Mais il n'en fut rien, bien au le contraire: les hommes ont administré au garçon un remède appelé "GcMAF" et d'autres mixtures concoctés de manière extravagante, y compris un ersatz de térébenthine, du carbone et du cannabinoïde THC [tétrahydrocannabinol]. Les hommes les rassurent: Que l'effet ne se produise pas immédiatement, c'est normal. Mais la progression de la maladie n'est pas arrêté par la cure coûteuse mais même accélérée. En novembre 2015, Ali meurt dans d'atroces souffrances.

Ce sont des histoires comme celles-là qui touchent émotionnellement même les criminologues endurcis. Franz Schwarzenbacher suit le crime organisé depuis 30 ans. Mais ce que l'enquêteur principal a exploré avec son équipe au cours des derniers mois, le met aussi en colère: un tailleur de pierre de 52 ans qui se fait passer pour un médecin du cancer. Un maître d'œuvre/architecte de 53 ans qui s'est présenté comme un guérisseur. Un dentiste à la retraite qui se présentait aussi comme un pharmacien. Et un ancien propriétaire d'un établissement de paris qui a raté une structure aux manoeuvres mafieuses. Et il y a un autre cas: un médecin propriétaire d'un établissement de paris de l'ouest de l'Autriche qui a promis un traitement complet aux malades en phase terminale s'ils utilisaient seulement ses ampoules. Coûts de production par flacon: 30 cents. Prix de vente: jusqu'à 1 600 €, en fonction de la gravité de la maladie. Le système de boule de neige.

"Le business est basé uniquement sur le désespoir des personnes en phase terminale et de leurs proches: qui a un cancer au stade terminal, achète tout", explique Schwarzenbacher. Il parle d'un business commercial perfide qui s'est développé par le bouche à oreille en un véritable système boule de neige [vente pyramidale]. En Autriche. En Europe.

"Nous sommes ici au milieu de la crimitalité organisée", confirme Andreas Holzer, chef du département de la police criminelle fédérale. "Dans plusieurs pays, l'organisation criminelle était très professionnelle et a construit une structure de distribution complète." Des médecins aussi sont toujours impliqués dans de telles structures. Des médecins qui ont mis leur cupidité au-dessus du serment d'Hippocrate qu'ils ont autrefois fait.

L'opération "Tocantins" est un succès d'enquête qui a été réalisée en étroite coopération avec les autorités policières internationales Europol et Eurojust. En l'espace de seulement quelques mois, les enquêteurs ont étudié le réseau GcMAF en Autriche. Pour ce qui est de la préparation protéiné, qui a aussi été administrée à Ali, 10 ans, il s'agit d'un médicament par fonction sans autorisation de mise sur le marché [sans AMM]. Les ampoules ont été achetées pour 500 à 600 euros chacune et ont continué à être échangées avec une marge bénéficiaire de 200 pour cent pour les personnes gravement malades. Plus la maladie est grave et plus le désespoir du patient est grand, plus le prix augmente. En plus du cas du garçon décédé, l'Office fédéral de police criminelle a pu localiser jusqu'à douze autres victimes de l'équipe des supposés docteurs-miracle. Pas une seule des victimes n'a été aidée par les injections - au contraire: ils ont souffert pour partie des effets secondaires les plus graves. Les coupables ont été placés en détention provisoire en décembre 2016.

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