Thérapie de Gerson

Max Gerson

La Thérapie de Gerson est un régime alimentaire conçu par Max Gerson, qui, tout d'abord, était censé pouvoir guérir la tuberculose mais qui a ensuite été étendu à d'autres maladies comme le cancer.

Méthode

Selon les recommandations nutritionnelles de Gerson, l'alimentation devrait être sans gras, sans sel et végétarienne. Son régime alimentaire aiderait le foie dans sa fonction de détoxication.

Aliments non autorisés : les avocats, les baies, les boissons non préparées par soi-même, les cornichons, les noix, les champignons, l'ananas, le poivre, et le soja. Gerson interdit expressément le café et le thé, mais d'autre part recommande les lavements additionnés de café. Sont recommandés les jus fraichement pressés de fruits et de légumes. Gerson recommande en plus une dose journalière de 56 mg d'iode (en solution de Lugol), des extraits thyroïdiens secs et l'administration de vitamine B12. La nourriture végétale devait provenir de l'agriculture biologique. Les interdictions concernent en outre le fluor dans le dentifrice et les bains de bouche, les colorations des cheveux (et les permanentes), les ustensiles de cuisson à pression de vapeur (nos cocottes-minute), les extracteurs de jus, les centrifugeuses ou mixers.

En plus, quatre lavements différents (y compris le lavement au café) et une prise journalière de 2-3 verres de sérum de foie de veau frais élimineraient du corps les substances toxiques. D'autres caractéristiques de son régime alimentaire sont la pauvreté en sel de cuisine, la restriction massive de graisses, la réduction temporaire des protéines et l'administration de potassium, d'iode et de vitamine C.

Lorsqu'on étudie de plus près les consignes alimentaires de Gerson, on voit qu'il s'agit, avec sa méthode, d'un régime alimentaire de perte de poids initialement strict, au moyen duquel lequel le patient maigrit parce qu'il n'absorbe pas de graisses et de protéines. Cette manière de procéder ressemble à une forme modéré du régime zéro-calorie qu'on utilise dans le jeûne thérapeutique. Les pertes de liquides sont compensées par un apport hydrique abondant et la perte d'électrolyte est contrecarrée par l'administration de potassium, mais la perte de sodium est délibérément acceptée.

Champs d'utilisation

Gerson a conçu son régime alimentaire au début pour traiter la tuberculose sévissant de son vivant. Par la suite, le régime alimentaire a été étendu à de nombreuses autres indications : migraine, cancer, Fibromyalgie, arthrite et diabète sucré. Actuellement le régime Gerson est proposé principalement en tant que soi-disant régime alimentaire pour le cancer.

Efficacité

Déjà dans les années 1920 et au début des années 1930, Gerson a fait l'objet de critiques au sujet de sa diète alimentaire de la part du corps médical.

L'administration de mega-doses de vitamine C, comme les prône Gerson, est complètement sans effet chez les patients cancereux à un stade avancé. Ainsi, Creagan et al. ont donné, dans un essai randomisé, en double-aveugle, contre placebo, à 123 patients cancéreux qui souffraient de diverses sortes de tumeurs (dont le cancer colorectal, du pancréas, du poumon et le carcinome gastrique) par voie orale 10 grammes de vitamine C par jour répartis en 4 doses unitaires et cela jusqu'à ce que les patients soient décédés de leur maladie cancéreuse. Lors de l'analyse des périodes de survie, il s'est avéré que les durées de survie des 60 patients traités avec de la vitamine C ne différaient en aucune manière de celles des 63 patients atteints de tumeurs traités par placebo. Creagan et al. se sont donc prononcés contre l'administration de méga-doses de vitamine C à des patients cancéreux.[1]

Gerson-Strauss affirmait que le régime alimentaire de Gerson pouvait, en lui-même, produire des rémissions chez jusqu'à 50% des cas de patients cancéreux en phase terminale, et Norman Fritz, vice-président du Gerson-Institut, voulait même avoir atteint un taux de rémission de 70-80% chez les patients atteints de mélanome métastatique ou de cancer du poumon. Même pour les tumeurs cérébrales, le taux de rémission aurait été 30%.[2]

Liens externes

Références

  1. Creagan ET, Moertel CG, O'Fallon JR, Schutt AJ, O'Connell J, Rubin J, Frytak S: Failure of high-dose vitamin C (ascorbic acid) therapy to benefit with advanced cancer. N Engl J Med, 301, 687-690, 1979
  2. Anonymous: Questionable Methods of cancer management: "Nutritional" therapies. CA Cancer J Clin, 43, 309-319, 1993
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