La naturopathie, aussi appelée naturothérapie, est une médecine non conventionnelle qui vise à équilibrer le fonctionnement de l'organisme par des moyens jugés « naturels » : régime alimentaire, hygiène de vie, phytothérapie, techniques manuelles, exercices, etc. Elle fait partie des approches non conventionnelles qui se disent « holistiques ».

Bien que la naturopathie cherche à promouvoir l'auto-guérison, il n'existe pas de preuve scientifique que la naturopathie guérisse des maladies.[1]

Principe

Cette méthode est fondée sur la théorie des humeurs[2], doctrine hippocratique du Ve siècle av. J.-C., qui déclare que la maladie est avant tout due à un déséquilibre des humeurs de l'organisme (sang, lymphe, bile, liquide céphalo-rachidien). Les naturopathes ont traduit ce déséquilibre (une humeur dominant les autres) par le concept d'encrassement des humeurs ou de surcharge humorale. Selon eux, les symptômes pathologiques (toux, fièvre, éruptions, etc.) sont des crises de purification humorale et d'élimination toxique. La naturopathie aurait le pouvoir d'aider cette purification.

La naturopathie mise beaucoup sur l'auto-guérison, mais avec cette nuance que la force vitale de la personne doit être suffisante pour la provoquer. Le pôle d'action principal du naturopathe est le drainage, tant « psycho-émotionnel » que physiologique et humoral (les humeurs sont les liquides physiologiques circulant dans le corps : sérum, sang et lymphe). Mais le véritable champ d'action de la naturopathie est la prévention, par l'adoption d'un ensemble de techniques naturelles permettant de suivre une meilleure hygiène de vie, pour la personne qui s'y exerce, et de se maintenir à un tel niveau de santé que lesdites « maladies » n'ont pas ou peu de prise sur sa personne. Ainsi, le naturopathe n'intervient-il pas dans les troubles ou maladies graves.

Elle peut trouver ses limites dans certaines affections aiguës qui se sont installées sur un terrain mal préparé. Dans ce cas précis, l’action naturopathique consistera à inverser ou modifier la nature du terrain. Le naturopathe effectuera un bilan vital, unique et personnel. Il complètera éventuellement le décryptage des déséquilibres en ayant recours à l’iridologie. La naturopathie est une démarche active qui implique directement le sujet et le considère comme l’acteur de sa santé

La naturopathie vitaliste

Selon Philippe Dargère, la naturopathie dans son essence la plus pure, repose "sur le vitalisme[3], l'humorisme[4] et des techniques au nombre de dix : la bromatologie[5] (diététique et nutrition), la biokinésie, l'hydrologie, la psychologie, la pneumologie[6], la chirologie[7] (massages et manipulations), la réflexologie[8], l'actinologie, la phytologie et la magnétologie[9]. Le cadre naturopathique s'établit sur ces dix techniques, trois cures (détoxination[10], revitalisation dynamique et stabilisation évolutive), sept tempéraments et quatre corps énergétiques. L'enseignement de ce biologiste est très proche de l'hygiénisme[11] du fait de l'absence de remède. Il considère qu'en naturopathie c'est le global qui auto-guérit le local, l'organe malade n'est pas le responsable, mais la victime."

Pratiques

Depuis 1935 en France, les 10 techniques sont classées comme suit :

  • L’alimentation ou hygiène nutritionnelle (diététique, nutrition, cures saisonnières)
  • La psychologie ou hygiène neuropsychique (relaxation, sophrologie, psychothérapies brèves, ...)
  • Les exercices physiques ou hygiène musculaire et émonctorielle

Ces trois premières techniques, dites majeures, sont considérées ainsi comme nécessaires et suffisante à l’entretien de la santé.

Dans la plupart des cas, la situation de santé implique toutefois d’avoir recours à d’autres outils hygiéniques ou thérapeutiques, à savoir les 7 techniques secondaires suivantes :

  • L'hydrologie
  • Les techniques manuelles -jadis nommées chirologie
  • Les techniques réflexes ou réflexologie (appliquées au pied, à l’oreille, au nez, dos, …)
  • Les techniques respiratoires, jadis nommées pneumologie, sont empruntées au yoga, aux arts martiaux, à la méthode de Plent ou de Jacquier, ionisations[12])
  • La phytologie utilise les plantes revitalisantes, drainantes, adaptogènes et les huiles essentielles
  • Les techniques énergétiques ont recours aux différentes formes de magnétisme, notamment grâce aux aimants.
  • Les techniques vibratoires, également nommées actinologie (science de l'action biologique exercée par certaines radiations), utilisent des couleurs, des rayonnements solaires et lunaires, de la spectroscopie infrarouge ou d'une gamme musicale.

Critiques

Pour la médecine scientifique, la naturopathie est une pseudo-science[13][14][15], voire du charlatanisme[16]: bien que se présentant comme un corpus théorique, les principes et méthodes de la naturopathie ne reposent pas sur une démarche scientifique de nature hypothético-déductive et fondée sur la preuve[17]. La naturopathie invoque des concepts incompatibles avec les connaissances contemporaines d'autres domaines de la science, telle la notion d'énergie vitale, qui est une notion considérée en biologie comme une croyance irrationnelle.

Les méthodes ou produits naturels ne sont pas forcément plus sûrs ou plus efficaces que ceux qui sont artificiels ou synthétiques, tout traitement capable de susciter un effet peut aussi avoir des effets secondaires délétères.[15][1][18][19]

Par ailleurs, le faible niveau de formation médicale de la plupart des naturopathes fait courir au patient le risque de se voir soumis à des pratiques inefficaces, contraires à l'éthique et potentiellement dangereuses alors même que des traitements ayant fait la preuve de leur efficacité existent[20]. Ainsi, le Textbook of Natural Medicine omet de mentionner ou de traiter en détail de nombreuses affections courantes, ni donc en présenter les traitements reconnus[21].


Comme pour toutes les pratiques non conventionnelles, la médecine scientifique estime qu'il existe un risque que des maladies, potentiellement graves, ne soient pas traitées pendant que le patient essaye le programme conçu par leur naturopathe, entraînant de fait un délai dans la prise en charge médicale du malade et un risque accru pour sa santé.

Références


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