Acupuncture

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Acupuncture
Eléments d'astrologie dans l'acupuncture (John de Foxton: Liber Cosmographiae, 1408)

L'acupuncture[1] (du latin médical du xviie siècle « acupunctura » formé de acus, « aiguille » et punctura, « piqûre ») est une des branches de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC)[2] qui est aussi pratiquée hors de la Chine. Elle est basée sur l’implantation et la manipulation de fines aiguilles en divers points du corps à des fins thérapeutiques. L'utilisation de l'acupuncture est en partie reconnue dans la médecine scientifique (pour quelques rares indications) pour la douleur symptomatique, bien qu'aucune efficacité n'ait pu être détectée qui soit supérieure à celle de l'effet placebo.

La pratique de l'acupuncture' est très répandue de nos jours en Occident, et même si elle est largement diffusée et pratiquée par des non médecins ou des "thérapeutes" s'improvisant "praticiens", certains membres du corps médical y ont aussi recours [3].

Méthodologie

L'acupuncture n'est pas une sorte de thérapie standardisée, mais plutôt un terme générique pour une multitude d'utilisations souvent hétérogènes qui ont toutes un objectif similaire, à savoir une stimulation physique (piqûre, chaleur, froid, vibration, courant électrique, lumière de laser, etc.) de divers points d'acupuncture définis. Une distinction doit être faite entre les méthodes dans lesquelles sont utilisées des aiguilles, et celles dites d'"acupuncture sans aiguille". La manipulation manuelle avec insertion d'aiguilles d'acupuncture est la plus courante. Du point de la vue de ses partisans, la personne traitée y ferait l'expérience du Ki qui renforcerait l'effet de l'acupuncture.

Variantes de l'acupuncture : Moxibustion, Auriculothérapie, Acupuncture oculaire selon Boel [4], Acupuncture augmentée selon Covic [5], Acupuncture par implant [6] (voir Stimulation cérébrale périphérique selon Werth Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>, Colorpuncture, Apipuncture [7], Thérapie par méridien magnétique [8], Thought Field Therapy [9], Acupuncture par tapotement (EFT/MET) [10], Acupuncture par laser [11], Micro-acupuncture, thérapie par résonance micro-ondes [12], Acupuncture sonore (avec les sons de diapasons) [13], Acupuncture liquide (une variante de l'auriculothérapie) [14], Acupression [15], Dermapuncture [16], Tachopuncture [17], Acupuncture vaginale selon Buchheit</ref> [18], Acupuncture orale [19] et Acupuncture rhinofaciale (appelée en France Réflexologie nasale ou Sympathicothérapie) [20]. Les études scientifiques montrent que quasiment tous les effets de l'acupuncture sont basés sur l'effet placebo. Une étude de 2010 suggère que l'adénosine au niveau local pourrait être un mécanisme d'action important au niveau de certains récepteurs de l'adénosine. En même temps, la superstructure et le système des méridiens de la MTC seraient cependant remis en question.

L'acupuncture, une pratique vraiment sans danger ?

Un adolescent de 16 ans, nageur de compétition, était venu consulter un acupuncteur car se plaignant d'une douleur à l'épaule. A peine la séance terminée, il ressent en marchant une vive douleur dans la poitrine du côté gauche et a du mal à respirer. Alertés les passants le conduisent à l'hôpital.
Le diagnostic est évident à la radiographie thoracique: pneumothorax bilatéral. De l'air s'est infiltré entre les deux parois de la plèvre qui enveloppe les poumons. Seule explication possible: l'aiguille d'acupuncture a pénétré si profondément la peau qu'elle a fini par atteindre la plèvre. [...] Les clichés du thorax, effectués une semaine plus tard [après les soins prodigués] ont montré la résolution complète du pneumothorax des deux côtés.
Ce cas a été porté à la connaissance des autorités sanitaires danoises dans la mesure où ce grave accident est survenu chez un jeune homme en parfaite santé, ne présentant pas de facteur de risque pour un pneumothorax, notamment pas de maladie pulmonaire (emphysème, fibrose pulmonaire, asthme, broncho-pneumopathie chronique obstructive, mucoviscidose, infection pulmonaire, cancer). [21]

Ce cas est relaté dans l'article "Quand l'aiguille d'acupuncture atteint le poumon" de Marc Gozlan, publié dans le numéro 326 (octobre/décembre 2018) de Science & Pseudosciences, la revue de l'AFIS. Puis, Marc Gozlan fait le tour des autres cas d'accidents associés à l'accupuncture connus :

En 1995, une enquête norvégienne avait recencé 33 cas de pneumothorax associés à l'accupuncture. En 2000, une étude autralienne avait comptabilisé 64 cas similaires. En Chine, 201 patients ont été victimes de pneumothorax après acupuncture entre 1989 et 2009. Quatre cas avaient été mortels. En France, des médecins ont décrit en 2003 le cas d'une femme de 25 ans qui, au cours d'une séance d'acupuncture, avait été victime de deux complications: un pneumothorax bilatéral et un épanchement sanguin dans le péricarde, fine membrane qui enveloppe le coeur. Ce cas montre clairement que le pneumothorax ne résume pas l'ensemble des complications potentielles de l'acupuncture au niveau thoracique. Des cas d'infections articulaires vertébrales et des tissus mous en regard de vertèbres (arthrite septique, abcès paravertébral) ont été rapportés dans la littérature médicale, de même qu'un cas de rupture du muscle cardiaque ayant entraîné le décès d'un enfant de 9 ans en Chine.

Liens externes

  • http://www.pseudo-medecines.org/pages/acupuncture-3615710.html Un article complet de Jean Brissonnet: Les origines, la redécouverte, les principes, les preuves théoriques, les essais cliniques, mécanismes d'actions, les dangers, la reconnaissance, et la conclusion: "A la question : L'acupuncture est-elle efficace ? La réponse est "oui". Elle est aussi efficace que l'homéopathie, la psychanalyse, les fleurs de Bach et les queues de lézards bouillies, c'est à dire aussi efficace que tout placebo, pur, impur, psychologique, rituel ou folklorique."
  • http://www.johnweisnagelmd.com/acuponc.html Article de Stephen Barrett, M.D en français: Méfiez-vous de l'Acupuncture, du Qigong, et de la "Médecine chinoise"
  • http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2460 La vérité sur l’acupuncture. Par Simon Singh et Edzard Ernst - SPS n° 311, janvier 2015 :
    [...] en 1979, un congrès interrégional de l’Organisation Mondiale de la Santé demanda à R.H. Bannerman de faire le point sur les preuves en faveur ou à l’encontre de l’acupuncture [...] Le rapport de l’OMS, ainsi que d’autres commentaires positifs du même genre, marquèrent un tournant important en ce qui concerne la crédibilité de l’acupuncture en Occident. [...] Par exemple, en 1990, rien qu’en Europe, il y avait 88 000 acupuncteurs, et plus de vingt millions de patients avaient été traités. Nombre des acupuncteurs étaient des praticiens indépendants, mais, petit à petit, cette thérapeutique s’est intégrée en tant qu’option au sein de la médecine conventionnelle. [...]
    Reprise par l’OMS de son jugement de 1979.
    À la fin du vingtième siècle, les essais cliniques ont commencé à produire une nouvelle série de résultats sur l’acupuncture. [...] Face à cette abondance de données nouvelles, l’OMS décida de relever le défi et de faire la synthèse de toutes ces recherches pour en tirer un certain nombre de conclusions [...] Ils prirent en considération les résultats rapportés dans 293 articles de recherche et publièrent leurs conclusions en 2003 dans un rapport intitulé « Acupuncture : passage en revue et analyse des articles de recherche portant sur des essais cliniques contrôlés ». [Le rapport] concluait qu’il avait été « prouvé » ou « montré » que le traitement par acupuncture provoquait des améliorations dans le cas de quatre-vingt-onze maladies. Il se prononçait de façon modérément positive ou ambiguë pour ce qui concernait seize autres maladies. En tout cas, il n’excluait pas le recours à l’acupuncture dans le cadre de n’importe quelle maladie. Ainsi l’OMS donnait à l’acupuncture une approbation retentissante, renforçant donc son rapport de 1979. [...]
    Malheureusement, comme nous allons le voir, le rapport de 2003 de l’OMS était affreusement trompeur. [...] Le rapport de l’OMS n’était pas seulement faussé et trompeur ; il était aussi dangereux, puisqu’il approuvait l’usage de l’acupuncture pour toute une série de maladies, dont certaines très graves, comme l’atteinte des artères coronaires cardiaques. Cela soulève la question de savoir pourquoi et comment l’OMS a pu écrire un rapport aussi irresponsable ?
    Le politiquement correct avant la vérité scientifique ?
    [...] Or, la commission de l’OMS sur l’acupuncture ne comprenait pas un seul critique de l’acupuncture. Elle ne représentait donc qu’un simple groupe de personnes croyant en l’acupuncture, qui, ce n’est pas surprenant, procéda à une évaluation manquant pour le moins d’objectivité. Mais le point le plus contestable de tous est celui-ci : le rapport fut rédigé, revu et corrigé par le docteur Zhu- Fan Xie, qui était le directeur honoraire de l’Institut des médecines intégrées de Beijing, institut qui soutient totalement l’emploi de l’acupuncture pour toute une série de maladies. [...] Fort heureusement, plusieurs universitaires de par le monde ont remédié à l’incurie de l’OMS et ont fourni leurs propres bilans de ces recherches [...]
    La collaboration Cochrane
    [...] Les bilans de la Collaboration Cochrane suggèrent qu’il n’existe pas de preuve convaincante de l’efficacité de l’acupuncture pour les cas médicaux suivants : la dépendance au tabac, la dépendance à la cocaïne, le déclenchement des contractions d’accouchement, la paralysie de Bell, l’asthme chronique, la rééducation après un accident vasculaire cérébral, la présentation du nouveau-né par le siège lors de l’accouchement, la dépression, l’épilepsie, le syndrome du canal carpien, le syndrome de l’intestin irritable, la schizophrénie, l’arthrite rhumatoïde, l’insomnie, le mal de dos non spécifique, l’inflammation latérale du coude, la douleur de l’épaule, la lésion des tissus mous de l’épaule, les nausées matinales, le recueil des ovocytes en vue de la fécondation in vitro, le glaucome, la démence vasculaire, le syndrome des règles douloureuses, le traumatisme des vertèbres du cou, l’accident vasculaire cérébral. Sur la base de l’examen de quantités d’essais cliniques, les bilans de la Collaboration Cochrane concluent que les améliorations apparemment procurées par l’acupuncture dans tous les cas médicaux énumérés ci-dessus ne sont rien d’autres que des effets placebo. [...] Il y a eu des bilans Cochrane prudemment optimistes sur le traitement des douleurs dorsales et pelviennes durant la grossesse, des douleurs lombaires, des maux de tête, des nausées et vomissements post-opératoires, des nausées et vomissements induits par la chimiothérapie, des affections du cou et de l’incontinence urinaire nocturne. Donc, mis à part cette dernière, ce n’est que pour certains types de douleurs et de nausées que le traitement par acupuncture s’est vu reconnaître des effets positifs.
    Cependant, même dans ces cas où les bilans Cochrane sont les plus positifs au sujet des améliorations apportées par l’acupuncture, il est important de remarquer que leur approbation est hésitante. [...]
  • http://www.sceptiques.qc.ca/quackwatch/acuponc.html Article Méfiez-vous de l'Acuponcture, du Qigong, et de la "Médecine chinoise", auteur Stephen Barrett, créateur du site Quackwatch. Dernière mise à jour de la version française de l'article le 18 mai 2011. Il existe une version plus récente, mais seulement en anglais.

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Références

  1. http://www.pseudo-medecines.org/page-acupuncture-3615710.html
  2. http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1360 Article mis en ligne le 24 mars 2010 par Olivier Chacornac intitulé La médecine traditionnelle chinoise fait son entrée dans les hôpitaux parisiens:
    " [...] J’ignore donc quelles sont les motivations des dirigeants de l’AP-HP. Ce que je sais par contre, c’est que leur décision soulève bien des problèmes aussi bien thérapeutiques qu’économiques.
    La MTC se résume à de la "bobologie à effet placebo" alors que la médecine traite et guérit bien des maladies, incluant des maladies graves. Mettre la MTC à côté de la médecine scientifique moderne risque de donner aux patients l’illusion qu’il s’agit de deux médecines différentes mais équivalentes. Cela revient à donner à la MTC un statut thérapeutique qu’elle ne mérite pas.
    De la même manière, proposer des formations à la MTC aux praticiens revient à conférer des vertus thérapeutiques à la MTC. D’ailleurs, L’Université Paris 13 propose déjà un D.U. en MTC. La multiplication de ce type de cursus ne pourrait qu’entretenir la confusion entre médecine et pseudo-médecine, d’autant plus que les études médicales et para-médicales n’incluent pas de formation à l’esprit critique ou aux dangers des pseudo-médecines. [...] Enfin, ce genre de décision n’est-elle pas le signe que l’irrationalité peut gagner les milieux scientifiques sans distinction du degré de hiérarchie ou d’éducation ? Si une méthode aussi décriée par la science que la MTC est introduite à l’hôpital, ceci en l’absence de justification rationnelle et/ou thérapeutique, que penser du reste des décisions de politique médicale de l’institution hospitalière ? Verrons-nous un jour à l’hôpital d’autres thérapeutiques mystiques comme le reïki ou la thérapie par les cristaux ?
    [...] Mais est-ce vraiment nécessaire d’intégrer la MTC dans le quotidien hospitalier, mesure qui coûtera du temps aux soignants pour des bénéfices thérapeutiques dérisoires, ceci à une époque ou le personnel hospitalier fait défaut ? De proposer des formations à la MTC qui font directement la promotion de pseudo-médecines ? D’initier des programmes de recherche coûteux pour des résultats connus d’avance ?
    Je ne le pense pas. Dans un contexte de réforme des hôpitaux, la dernière chose dont on ait besoin est d’un projet dont le rapport » bénéfice thérapeutique / investissement » se rapproche du zéro et qui légitimera l’utilisation de pseudo-thérapies.
  3. http://www.charlatans.info/acupuncture.php
  4. https://www.psiram.com/de/index.php/Augenakupunktur_nach_Boel
  5. https://www.psiram.com/de/index.php/Augmentierte_Akupunktur_nach_Covic
  6. https://www.psiram.com/de/index.php/Implantatakupunktur
  7. https://www.psiram.com/de/index.php/Apipunktur
  8. https://www.psiram.com/de/index.php/Magnetische_Meridiantherapie
  9. https://www.psiram.com/de/index.php/Thought_Field_Therapy
  10. https://www.psiram.com/de/index.php/Klopfakupunktur
  11. https://www.psiram.com/de/index.php/Softlasertherapie
  12. https://www.psiram.com/de/index.php/Mikrowellen-Resonanz-Therapie
  13. https://www.psiram.com/de/index.php/Tama-Dovoir
  14. https://www.psiram.com/de/index.php/Liquidakupunktur
  15. https://www.psiram.com/de/index.php/Akupressur
  16. https://www.psiram.com/de/index.php/Dermapunktur
  17. https://www.psiram.com/de/index.php/Tachopunktur
  18. https://www.psiram.com/de/index.php/Vaginalakupunktur_nach_Buchheit
  19. https://www.psiram.com/de/index.php/Mundakupunktur
  20. https://www.psiram.com/de/index.php/Rhinofacio-Akupunktur
  21. http://ugeskriftet.dk/videnskab/pneumothorax-hos-teenager-efter-akupunktur (26/02 2018)
    Summary
    Acupuncture-induced bilateral pneumothorax in a 16-year-old boy

    Acupuncture is a well-known form of alternative medicine, it is becoming increasingly popular in Denmark for a wide variety of uses, and is also practiced on children. However, there is a risk of serious complications. This is a case report of acupuncture-induced bilateral pneumothorax in a 16-year-old boy, who had been admitted to the emergency depart-ment with chest pain. Treatment included a unilateral chest tube in the left lung and conservative treatment in the right lung. Physicians must be aware of pneumothorax as a serious complication of acupuncture in the thoracic region.


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