− | Le JIM que nous l’avons cité a paru il y a quelques mois. L’antivaccination – dont il dénonce la malfaisance – est bien plus ancienne. Au dix-huitième siècle elle s’en prenait à Jenner, qui avait vaincu la variole. Au dix-neuvième siècle elle était féroce contre Pasteur, vainqueur de la rage. Puis elle a monté une « [[Ligue Nationale pour la Liberté des Vaccinations]] »<ref>[http://www.infovaccin.fr/presentation-de-la-ligue.html Site de la Ligue Nationale Pour la Liberté des Vaccinations]</ref>, en langage plus clair : droit pour des parents déboussolés de priver leurs enfants de la sécurité apportée par les vaccinations obligatoires. Nous ne revenons pas sur la longue histoire de la bataille qui se poursuit et s’aggrave. Un retour de deux ou trois ans en arrière nous suffit pour retrouver deux lettres signées par le docteur ès-sciences Georges H. Werner. L’une lui était demandée par le professeur Pierre Potier, membre de l’Académie des Sciences et directeur de l’Institut de Chimie au CNRS. Ce professeur était harcelé par les lettres d’une correspondante qui reprenait les thèses de la Ligue Nationale pour la Liberté des Vaccinations. Il demanda à Werner d’envoyer à cette dame une réponse globale. Ce que Werner fit, tout en disant à la destinataire qu’il n’espérait pas la convaincre, car il pensait « que les vues des adversaires des vaccinations reposent en partie sur un certain nombre d’a priori philosophiques et politiques que le raisonnement scientifique est incapable, par sa nature même, de dissiper ». | + | Le JIM que nous l’avons cité a paru il y a quelques mois. L’antivaccination – dont il dénonce la malfaisance – est bien plus ancienne. Au dix-huitième siècle elle s’en prenait à Jenner, qui avait vaincu la variole. Au dix-neuvième siècle elle était féroce contre Pasteur, vainqueur de la rage. Puis elle a monté une « [[Ligue Nationale pour la Liberté des Vaccinations]] »<ref>[http://www.infovaccin.fr/presentation-de-la-ligue.html Site de la Ligue Nationale Pour la Liberté des Vaccinations]</ref>, en langage plus clair : droit pour des parents déboussolés de priver leurs enfants de la sécurité apportée par les vaccinations obligatoires. Nous ne revenons pas sur la longue histoire de la bataille qui se poursuit et s’aggrave. Un retour de deux ou trois ans en arrière nous suffit pour retrouver deux lettres signées par le docteur ès-sciences Georges H. Werner. L’une lui était demandée par le professeur Pierre Potier, membre de l’Académie des Sciences et directeur de l’Institut de Chimie au CNRS. Ce professeur était harcelé par les lettres d’une correspondante qui reprenait les thèses de la [[Ligue Nationale pour la Liberté des Vaccinations]]. Il demanda à Werner d’envoyer à cette dame une réponse globale. Ce que Werner fit, tout en disant à la destinataire qu’il n’espérait pas la convaincre, car il pensait « que les vues des adversaires des vaccinations reposent en partie sur un certain nombre d’a priori philosophiques et politiques que le raisonnement scientifique est incapable, par sa nature même, de dissiper ». |
| Un obstacle que connaissent bien ceux qui combattent les pseudo-sciences. Mais nous trouvons des croyants au paranormal capables de réfléchir et de venir au rationnel. Si la correspondante du professeur Potier ne paraît pas être de ce nombre, la lettre de Werner ne fut cependant pas inutile, car elle peut encore servir de modèle à tous ceux qui veulent dessiller les yeux des victimes de l’illusion ou du charlatanisme. | | Un obstacle que connaissent bien ceux qui combattent les pseudo-sciences. Mais nous trouvons des croyants au paranormal capables de réfléchir et de venir au rationnel. Si la correspondante du professeur Potier ne paraît pas être de ce nombre, la lettre de Werner ne fut cependant pas inutile, car elle peut encore servir de modèle à tous ceux qui veulent dessiller les yeux des victimes de l’illusion ou du charlatanisme. |
| « Pour être plausibles, les affirmations selon lesquelles les vaccins sont dangereux devraient s’appuyer sur des statistiques précises et rigoureuses, au cas par cas : quel vaccin ? quels accidents ? quelle proportion d’accidents ? En fait, on s’apercevra rapidement que faire vacciner un enfant est infiniment moins dangereux que de le laisser aller à l’école à pied ou monter dans un autobus ou manger n’importe quoi... ». | | « Pour être plausibles, les affirmations selon lesquelles les vaccins sont dangereux devraient s’appuyer sur des statistiques précises et rigoureuses, au cas par cas : quel vaccin ? quels accidents ? quelle proportion d’accidents ? En fait, on s’apercevra rapidement que faire vacciner un enfant est infiniment moins dangereux que de le laisser aller à l’école à pied ou monter dans un autobus ou manger n’importe quoi... ». |