| * https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/07/19/les-auteurs-d-un-trafic-de-faux-medicaments-juges-en-novembre_5333523_1650684.html Par Stéphane Foucart. Publié le 19 juillet 2018.<br>Le site Web de deux sociétés, Immuno Biotech et First Immune, affichait un onglet « notre science ». D’un clic, l’internaute pouvait accéder aux « preuves scientifiques » de l’efficacité de ses médicaments stars dont les principes actifs – le GcMAF et la Goleic – avaient été validés par une quarantaine de publications dans des revues savantes comme Frontiers in Human Neuroscience, Nutrients, Journal of Multiple Sclerosis, Integrative Cancer Science & Therapeutics, ou encore American Journal of Immunology… Maladie de Parkinson, cancer du sein ou du sang, tumeur cérébrale, sclérose en plaques ou syndrome de fatigue chronique : ces produits miracles pouvaient tout soigner. Il suffisait aux patients de les commander en ligne.<br><br>En novembre 2018, une demi-douzaine de ressortissants britanniques, responsables de ce commerce, seront jugés à Londres pour – entre autres – escroquerie, fabrication et vente illégales de produits pharmaceutiques. L’un des ateliers de fabrication de ces faux médicaments était installé dans un corps de ferme situé à Digosville, dans la Manche, et a été démantelé le 20 février 2017 par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp), ainsi que l’a révélé Le Parisien dans son édition du 25 février. Mais d’autres sites de production ont, depuis, été fermés en Allemagne, en Lituanie, aux Pays-Bas et en Espagne. Le site basé en Normandie avait, à lui seul, expédié plus de 5 000 colis dans toute l’Europe.<br><br>Faux témoignages de guérison<br>La stratégie de vente consistait à mettre en avant sur Facebook des faux témoignages de guérisons spectaculaires, mais aussi à proposer aux visiteurs des articles scientifiques ou des affiches de présentation de travaux de recherche, tous publiés dans de fausses revues ou supposément présentés à de fausses conférences. Les articles de recherche indiquant les résultats spectaculaires du GcMAF sur différentes maladies étaient signés par des chercheurs parfois introuvables dans les laboratoires et les universités auxquels ils étaient censés appartenir. Des fois, les escrocs incluaient leurs propres noms dans les listes de signataires de ces fausses études, s’affiliant à la société Macro Innovations Ltd. | | * https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/07/19/les-auteurs-d-un-trafic-de-faux-medicaments-juges-en-novembre_5333523_1650684.html Par Stéphane Foucart. Publié le 19 juillet 2018.<br>Le site Web de deux sociétés, Immuno Biotech et First Immune, affichait un onglet « notre science ». D’un clic, l’internaute pouvait accéder aux « preuves scientifiques » de l’efficacité de ses médicaments stars dont les principes actifs – le GcMAF et la Goleic – avaient été validés par une quarantaine de publications dans des revues savantes comme Frontiers in Human Neuroscience, Nutrients, Journal of Multiple Sclerosis, Integrative Cancer Science & Therapeutics, ou encore American Journal of Immunology… Maladie de Parkinson, cancer du sein ou du sang, tumeur cérébrale, sclérose en plaques ou syndrome de fatigue chronique : ces produits miracles pouvaient tout soigner. Il suffisait aux patients de les commander en ligne.<br><br>En novembre 2018, une demi-douzaine de ressortissants britanniques, responsables de ce commerce, seront jugés à Londres pour – entre autres – escroquerie, fabrication et vente illégales de produits pharmaceutiques. L’un des ateliers de fabrication de ces faux médicaments était installé dans un corps de ferme situé à Digosville, dans la Manche, et a été démantelé le 20 février 2017 par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp), ainsi que l’a révélé Le Parisien dans son édition du 25 février. Mais d’autres sites de production ont, depuis, été fermés en Allemagne, en Lituanie, aux Pays-Bas et en Espagne. Le site basé en Normandie avait, à lui seul, expédié plus de 5 000 colis dans toute l’Europe.<br><br>Faux témoignages de guérison<br>La stratégie de vente consistait à mettre en avant sur Facebook des faux témoignages de guérisons spectaculaires, mais aussi à proposer aux visiteurs des articles scientifiques ou des affiches de présentation de travaux de recherche, tous publiés dans de fausses revues ou supposément présentés à de fausses conférences. Les articles de recherche indiquant les résultats spectaculaires du GcMAF sur différentes maladies étaient signés par des chercheurs parfois introuvables dans les laboratoires et les universités auxquels ils étaient censés appartenir. Des fois, les escrocs incluaient leurs propres noms dans les listes de signataires de ces fausses études, s’affiliant à la société Macro Innovations Ltd. |