| Si un extraterrestre, débarquant sur Terre, tombait sur une publicité pour le silicium G5, il en déduirait que l’humain est une espèce prodigieusement avancée qui a découvert la panacée. Ce produit, appelé aussi «silicium organique» se présente la plupart du temps sous forme d’une solution buvable. Selon certains de ses promoteurs, il jouerait un rôle bénéfique dans quasiment toutes les pathologies.<br><br>Dans le désordre : sida, cancer, maladies d’Alzheimer, de Parkinson et de Crohn, dérèglement endocrinien, brûlures, fractures, entorses, gerçures, glaucome, hypertension, ulcère, dépression, vieillissement de la peau et des cheveux… Au total, plus d’une centaine de maux et leurs dérivés.<br><br>A l’origine de cette quasi-panacée, Norbert Duffaut, un ingénieur chimiste de l’université de Bordeaux qui, selon la légende, aurait réussi en 1957 à synthétiser ce silicium organique «aux propriétés thérapeutiques importantes». Mais c’est surtout après sa rencontre en 1982 avec [[Loïc Le Ribault]], un géologue, que tout va s’accélérer. Les deux hommes s’associent pour développer leur produit. A la suite de la mort de Norbert Duffaut en 1993, [[Loïc Le Ribault]] poursuit seul et commercialise le monométhyle-silane-triol.<br><br>C’est cette molécule composée d’un atome de silicium, d’un groupement méthyle (un carbone et trois hydrogènes) et de trois groupements hydroxyles (un oxygène et un hydrogène) qui est mise en solution pour former le fameux silicium G5. Le produit est aujourd’hui largement distribué avec les mêmes prétentions.<br><br>Pourtant, aucune étude scientifique sérieuse n’a démontré son efficacité. Par ailleurs, plusieurs avis de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) et de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) ont démenti les nombreuses allégations santé faites autour de la supplémentation en silicium.<br><br>L’Afssa indiquait ainsi en 2004 que «la protection de la peau et des cheveux contre les effets du vieillissement par un apport de silicium biodisponible» n’est pas scientifiquement justifiée. L’EFSA en 2009 et en 2011 rendait elle aussi un avis négatif sur la complémentation en silicium visant à stimuler le système immunitaire, protéger le cerveau, le système cardio-vasculaire, les os et les articulations, améliorer l’élasticité de la peau, etc.<br><br>D’ailleurs, cette supplémentation semble bien inutile puisque les besoins quotidiens en silicium pour un adulte sont de 5 milligrammes. Or, l’alimentation en apporte 20 à 50 milligrammes par jour !<br> <br> | | Si un extraterrestre, débarquant sur Terre, tombait sur une publicité pour le silicium G5, il en déduirait que l’humain est une espèce prodigieusement avancée qui a découvert la panacée. Ce produit, appelé aussi «silicium organique» se présente la plupart du temps sous forme d’une solution buvable. Selon certains de ses promoteurs, il jouerait un rôle bénéfique dans quasiment toutes les pathologies.<br><br>Dans le désordre : sida, cancer, maladies d’Alzheimer, de Parkinson et de Crohn, dérèglement endocrinien, brûlures, fractures, entorses, gerçures, glaucome, hypertension, ulcère, dépression, vieillissement de la peau et des cheveux… Au total, plus d’une centaine de maux et leurs dérivés.<br><br>A l’origine de cette quasi-panacée, Norbert Duffaut, un ingénieur chimiste de l’université de Bordeaux qui, selon la légende, aurait réussi en 1957 à synthétiser ce silicium organique «aux propriétés thérapeutiques importantes». Mais c’est surtout après sa rencontre en 1982 avec [[Loïc Le Ribault]], un géologue, que tout va s’accélérer. Les deux hommes s’associent pour développer leur produit. A la suite de la mort de Norbert Duffaut en 1993, [[Loïc Le Ribault]] poursuit seul et commercialise le monométhyle-silane-triol.<br><br>C’est cette molécule composée d’un atome de silicium, d’un groupement méthyle (un carbone et trois hydrogènes) et de trois groupements hydroxyles (un oxygène et un hydrogène) qui est mise en solution pour former le fameux silicium G5. Le produit est aujourd’hui largement distribué avec les mêmes prétentions.<br><br>Pourtant, aucune étude scientifique sérieuse n’a démontré son efficacité. Par ailleurs, plusieurs avis de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) et de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) ont démenti les nombreuses allégations santé faites autour de la supplémentation en silicium.<br><br>L’Afssa indiquait ainsi en 2004 que «la protection de la peau et des cheveux contre les effets du vieillissement par un apport de silicium biodisponible» n’est pas scientifiquement justifiée. L’EFSA en 2009 et en 2011 rendait elle aussi un avis négatif sur la complémentation en silicium visant à stimuler le système immunitaire, protéger le cerveau, le système cardio-vasculaire, les os et les articulations, améliorer l’élasticité de la peau, etc.<br><br>D’ailleurs, cette supplémentation semble bien inutile puisque les besoins quotidiens en silicium pour un adulte sont de 5 milligrammes. Or, l’alimentation en apporte 20 à 50 milligrammes par jour !<br> <br> |